Il est presque temps de dire Au revoir à 2015 et de repartir à neuf en 2016. Pour cette occasion, voici 5 conseils pour vous aider à boucler l’année en cours de façon efficace en ne mettant plus de côté votre planification successorale, et vous permettre d’éviter les fausses croyances courantes qui y sont associées.
1)Nous prenons souvent pour acquis que la planification successorale est pour les gens riches. Préparer son testament, sa procuration et son mandat d’inaptitude sont pourtant des gestes que toute personne désirant que ses dernières volontés soient respectées et que ses actifs soient traités comme il le souhaiterait en cas de décès devrait poser. En effet, cela s’adresse à la majorité des gens de plus de 18 ans, et pas seulement aux mieux nantis! Tous ceux qui veulent réduire le fardeau de leur famille s’ils tombent malades ont besoin d’un mandat d’inaptitude et tous ceux qui veulent s’assurer que leur succession soit réglée de la manière la plus efficace possible ont besoin d’un testament.
2)Ceci me conduit à la deuxième fausse idée que je désire démentir : croire que si nous n’avons pas une fortune en banque ou des actifs de grande valeur, il ne vaut pas la peine de faire un testament. C’est tout à fait faux! Si vos souhaits ne sont pas exprimés dans un testament, les lois du Code civil du Québec décideront pour vous : qui hérite et dans quelle proportion. Ceci inclus également tous les actifs et biens non financiers, comme les meubles, les bijoux, la voiture, etc. Si vous ne disposez pas d’un testament, il se peut bien que l’héritage de famille que vous avez toujours voulu laisser à votre nièce ne lui revienne jamais, au final. Ce qui peut être encore pire : le cas d’une relation de conjoints de fait dans laquelle il y a des enfants. Le Code civil du Québec stipule que le (ou les) enfant(s) reçoit(vent) 100% de l’actif du parent décédé s’il n’y a pas de testament. Cela signifie que le conjoint de fait, en absence d’un testament qui le nomme comme bénéficiaire, n’hérite de rien. Les conséquences financières sont souvent dévastatrices et le résultat négatif lorsque le conjoint survivant est exclu de l’héritage. Ce billet précédent traite de ce sujet.
3) Négliger de s’occuper de ses actifs numériques. À l’ère de la technologie, nous avons de moins en moins de piles de papiers sur nos bureaux à la maison. En effet, beaucoup de documents, comme nos relevés bancaires et d’autres documents financiers, sont souvent stockés en ligne ou sur un Nuage (Cloud), par exemple. Mais il ne faut pas pour autant oublier de s’occuper d’orchestrer le transfert des informations pertinentes sur nos comptes, comme les noms d’utilisateur et les mots de passe, à notre liquidateur testamentaire. Nos différents comptes de médias sociaux doivent aussi être considérés de façon à ce qu’à notre décès, notre emprunte virtuelle soit celle que nous souhaitons. Il est donc important de prendre les mesures nécessaires durant votre vivant. Par exemple, Facebook vous permet de faire le choix d’autoriser la fermeture de votre compte par votre liquidateur après votre décès. Il faut cependant faire ce choix vous-même, maintenant! Vous pouvez lire ce billet sur le sujet.
4) Assumer que ses actifs ne sont pas suffisants pour justifier une rencontre avec un spécialiste de la fiscalité ou un planificateur financier est aussi une idée erronée. Qui ne veut pas réduire ses impôts, maintenant et à son décès, même si nous ne sommes plus là pour le voir?! La révision du plan successoral ayant comme objectif la réduction d’impôt est un exercice idéal pour tous ceux qui détiennent un REER, un FERR (fonds enregistré de revenu de retraite), un chalet, un portefeuille d’actions et des actifs américains, par exemple. Recevoir des conseils appropriés sur la planification fiscale peut aider à réduire considérablement l’impôt s’appliquant à votre succession à votre décès, et ainsi laisser plus de sous pour vos héritiers.
5) Finalement, ne remettez pas la mise en place de votre plan successoral à plus tard. Puisqu’il s’agit d’un exercice désagréable que de contempler son éventuel décès, les gens sont portés à procrastiner. En plus, rédiger son testament implique des frais, ce qui n’aide pas! Pour plusieurs, c’est quelque chose qui est sur la liste de chose à faire depuis longtemps… D’autres n’y pensent pas et s’imaginent peut-être qu’il existe une potion magique qui nous gardera en vie éternellement! Remettre ça à plus tard, c’est courir le risque qu’il soit subitement trop tard. Trop tard parce que nous sommes tombés malade et que notre santé ne nous le permet plus, par exemple, ou pire encore, parce que nous décédons de façon inattendue, avant même d’avoir pris le temps de le faire.