La fameuse question de l’argent de poche pour les enfants n’a pas fini de faire parler. Depuis que j’ai commencé à écrire pour Les Affaires, on m’a parlé de toutes sortes de façons de faire pour sensibiliser nos enfants à la valeur de l’argent.
- Donner de l’argent de poche en échange de tâches : oui MAIS l’enfant pourrait penser qu’il est normal d’être récompensé parce qu’il donne un coup de main dans la maison alors qu’il va de soi qu’il participe au ménage en vieillissant.
- Donner de l’argent de poche en échange de rien : oui MAIS l’enfant pourrait devenir paresseux et ne pas avoir le goût de se trouver un emploi quand il sera en âge.
- Ne pas donner d’argent de poche à son enfant : oui MAIS il ne deviendra jamais autonome, il ne saura pas comment gérer son argent et finira dans la rue. (J’exagère à peine.)
Comment s’y retrouver dans toutes ces contradictions?
Personnellement, je suis d’accord avec l’objection au premier point. La première étape pour responsabiliser un enfant et le rendre autonome, c’est de lui expliquer que la maison reste dans un ordre relatif parce que tout le monde fait son effort. On peut l’encourager à faire sa part en l’aidant à faire ses tâches les premières fois et en énonçant ce que chacun fait pour lui démontrer que tout est réparti équitablement.
Je trouve mes enfants de 5 et 7 ans trop jeunes pour recevoir une allocation de façon régulière, mais ils reçoivent chacun 5$ de leur arrière-grand-père à chaque fois qu’il les voit. Dès la première fois, j’ai essayé de leur expliquer qu’en attendant quelques versements de 5$ avant de dépenser leurs gains ils pourraient s’acheter quelque chose de plus gros qu’un paquet de gommes. Résultat? Aucune épargne pendant la première année. Fiston a réussi à s’accumuler 10$ à un moment donné pour s’acheter une énième peluche qui prend maintenant la poussière avec ses confrères. Bel échec.
Cela dit, après plus d’un an de dépenses inutiles et de caries potentielles, je commence à voir la lumière au bout du tunnel. Du moins du côté de mon grand de 7 ans et demi qui adore la lecture et qui a constaté que les livres qu’il aimerait s’acheter coûtent plus que 5$. Pour ma petite je sens qu’il me faudra être plus patiente, mais je suis confiante qu’elle prendra conscience de l’aspect négatif de ses achats éphémères quand elle verra ce que son frère arrive à s’acheter avec ses épargnes.
J’ai donc maintenant une réponse à offrir à ceux qui me demandent si on doit donner de l’argent de poche à nos enfants : oui, dès la pré-adolescence, des petits (très petits, et si on peut se le permettre seulement) montants qu’ils pourront apprendre à accumuler ou à dépenser sans réfléchir. Ça leur rendra service pour plus tard!