Anne-Marie Withenshaw, ambassadrice culinaire de Marché Goodfood.
Marché Goodfood, la spécialiste québécoise du prêt-à-cuisiner, nourrit de grandes ambitions, très bientôt alimentées financièrement par son entrée en Bourse.
«C’est important de saisir l'opportunité rapidement avant qu’elle ne tombe aux mains de multinationales étrangères», explique Jonathan Ferrari, le PDG de Marché Goodfood.
La PME, dont les boîtes de produits frais à cuisiner passent désormais en boucle à la télé, cherche à muscler sa présence et sa reconnaissance sur le plan national. Voire international. L’épicerie en ligne devrait en effet continuer de grignoter des milliards de dollars à l’industrie de l’alimentation canadienne.
Avec en moyenne 200 000 repas livrés chaque mois aux quatre coins du Québec, de l’Ontario et des Maritimes, «nous avons réussi à prouver les mérites de notre modèle d’affaires aux investisseurs», souligne le patron passionné de bonne bouffe.
Jonathan Ferrari fait référence au financement privé bouclé il y a un mois, de 21 millions de dollars. Des capitaux provenant principalement d’«institutionnels de haute qualité», se félicite-t-il.
De bonnes bases
À y regarder de plus près, on y trouve des investisseurs ontariens, engagés à hauteur de 9,6 millions $, des Américains, avec 4,5 millions $ de participation, et des Québécois, soutenant au-dessus des 4 millions $. Le tout sous la houlette de quelques enseignes familières des milieux d'affaires que sont GMP Valeurs mobilières, la Financière Banque Nationale ou encore Cormark.
«Il était important pour nous d’avoir une bonne base d’investisseurs qui seront avec nous sur le long terme», assure le PDG.
Alors, forte de ces placements, Marché Goodfood nourrit de plus grandes ambitions encore: investir dans sa technologie et sa chaine d’approvisionnement «pour offrir la meilleure expérience client», mener une expansion pancanadienne de son réseau de livraison et engager à tour de bras.
«Nous allons créer des centaines d’emplois au Québec», annonce Jonathan Ferrari.
Pour concrétiser ce vaste plan de croissance, l’entreprise s’apprête donc à entrer à la Bourse de Toronto.
Très prochainement
Le symbole boursier n’est pas encore disponible et la date d’introduction pas encore fixée. «Mais c’est dans un futur très rapproché», nous dit-on chez Goodfood.
Évidemment, on ne se lance pas aussi facilement dans l’arène des transactions de titres. La PME de Montréal poursuit actuellement des négociations avec une société de capital de démarrage, Mira VII, entamées depuis le 10 mars dernier.
Les deux entreprises ont scellé un accord d’intention et devraient à terme réaliser ce qu’on appelle dans le jargon financier une fusion triangulaire inversée (three-cornered amalgamation). Ce qui, sans entrer dans les détails complexes, débouchera sur une consolidation des actions d’une filiale de Mira VII, cotée à la Bourse de croissance torontoise, rebaptisée pour l’occasion en Marché Goodfood.
Le calendrier se précise d’ailleurs puisque Mira VII a donné rendez-vous à ses actionnaires le 17 mai prochain pour conclure la transaction.
Les détenteurs de titres ne devront pas approuver cette fameuse fusion mais respecter en quelque sorte un protocole. Il leur sera ainsi demandé d'établir la haute direction de la «nouvelle entité» ou encore de déménager le siège social de la filiale de Mira enregistré à Ottawa.
Avant les premiers échanges d’actions Goodfood, la haute direction devrait se composer de Jonathan Ferrari, co-fondateur et PDG, de Neil Cuggy, co-fondateur et directeur financier, de Hamnett Hill, directeur et cofondateur de Smooch, de Donald Olds, PDG Neomed, un consortium de recherche du secteur biopharmaceutique, et de Guy LeBlanc, comptable professionnel et ancien associé directeur chez PwC.
Après l’accueil gourmand réservé aux actions de Freshii lors de son arrivée sur le marché torontois, il ne resterait plus qu’à attendre que transigent les 10,5 millions de titres Goodfood au prix unitaire de 2 dollars.