Au cours d'une bataille, les soldats sont plus prompts à suivre les officiers qui montent au front que ceux qui restent à l'arrière.
Pour stimuler le leadership dans leur organisation, les dirigeants doivent également donner l'exemple et montrer que le développement de la relève est aussi important que les autres processus d'affaires. " Si la direction ne croit pas au leadership, il sera difficile de convaincre quelqu'un d'autre d'y croire ! " laisse tomber Roger T. Duguay, vice-président, marketing et capital humain d'Averna, une société d'ingénierie de test. Bref, les subalternes s'intéresseront au leadership si et seulement si leur patron accorde une importante capitale à cet enjeu.
Le leadership doit devenir une réelle priorité
Selon M. Duguay, il faut aller plus loin que les beaux discours : le développement du leadership doit devenir pour les chefs d'entreprise un processus d'affaires comme les autres, au même titre que la recherche et développement par exemple, souligne-t-il : " Il faut que le leadership se trouve au coeur des affaires de l'entreprise. "
Louise Roy, fellow invitée au CIRANO, un centre interuniversitaire de recherche, souligne pour sa part que les entreprises exemplaires ont des conseils d'administration où, une fois ou deux par année, le comité des ressources humaines évalue les meilleurs talents dans l'organisation. " Ces comités veillent à voir comment on peut faire grandir les personnes de talents ", dit-elle.
Les entreprises doivent partager leur expertise...
Si les grandes entreprises disposent des ressources pour mettre en place des programmes de développement du leadership, c'est une tout autre affaire pour les PME, qui doivent souvent faire des exploits pour joindre les deux bouts. " Elles sont les plus démunies ", juge Louise Roy.
C'est pourquoi le partage des stratégies pour stimuler le leadership devient un enjeu majeur pour plusieurs petites organisations. Aussi, ces entreprises ne devraient pas hésiter à participer aux forums ou aux colloques qui leur permettent de découvrir les meilleures pratiques au sein du Québec inc.
" Le CIRANO organise régulièrement un forum à ce sujet, souligne Mme Roy. C'est un élément d'apprentissage et de partage qui est très heureux parce les gens apprennent énormément les uns des autres. "
... mais l'école doit aussi faire sa part
Le développement du leadership ne doit pas représenter une priorité seulement pour les entreprises; les établissements scolaires doivent aussi mettre la main à la pâte et favoriser l'émergence de l'entrepreneuriat et du leadership chez les jeunes, dit Geneviève Gagnon, présidente de La Fourmi bionique, une entreprise spécialisée dans les mélanges de noix, de fruits et de céréales.
" Il faudrait commencer dès le cégep ", dit-elle. Ainsi, avec une formation de base, et ce, peu importe leur champ d'étude, les jeunes arriveraient sur le marché du travail mieux outillés pour relever les défis d'entrepreneuriat et de leadership. " L'organisme Jeunes entreprises du Québec initie les jeunes à ces enjeux, mais c'est du parascolaire ", dit-elle en soulignant qu'il faut arrimer la formation à la réalité des entreprises. Bachelière en psychologie et en communications, Geneviève Gagnon dit qu'elle a dû suivre un cours d'appoint pour mieux faire son travail.
