La formation, la clé du succès


Édition du 22 Février 2014

La formation, la clé du succès


Édition du 22 Février 2014

Benoît Lalonde, président du PMI-Montréal

Quatre-vingt-douze milliards de dollars. C'est la somme astronomique qui sera injectée dans les infrastructures publiques québécoises au cours des dix prochaines années. Le PMI-Montréal, l'association professionnelle des gestionnaires de projet au Québec, estime qu'il est temps de donner un coup de barre dans notre façon de gérer les projets publics afin de les rendre plus efficaces. La solution ? Confier à des gestionnaires dûment certifiés les rênes des grands chantiers publics.

«Nous ne pouvons plus continuer à gérer comme nous le faisons actuellement. Nous avons de moins en moins de ressources humaines et de moins en moins d'argent. Il faut trouver des manières de faire plus efficaces pour mener à terme nos projets, d'autant plus que les citoyens demandent de plus en plus de comptes», lance Benoît Lalonde, président du PMI-Montréal.

Il préside également GPBL, une firme de consultation et de formation en gestion de projet.

Avec ses quelque 3 700 membres, le PMI-Montréal, fondé en 1977, est l'une des 5 plus importantes des 286 sections régionales du Project Management Institute (PMI), une organisation qui forme et certifie les gestionnaires de projet provenant aussi bien de l'ingénierie, de l'aéronautique, de la construction, que de l'informatique, la pharmaceutique et les télécommunications.

«Depuis près de 40 ans, des ingénieurs ou des informaticiens sont parachutés gestionnaires de projet, et cela, sans formation en gestion. Il y a beaucoup d'improvisation et ils doivent apprendre sur le tas», dit Benoît Lalonde. C'est cette improvisation qui mènerait aux échecs coûteux et aux fréquents dépassements de coût.

Les Kent Nagano de la gestion

La gestion de projet «n'est pas simplement de calculer les coûts du béton», dit Benoît Lalonde. Plus ou moins 80 % du travail des gestionnaires de projet - qu'ils soient certifiés ou non - est d'assurer la coordination entre plusieurs partenaires, ce qui est nécessairement facilité lorsque ceux-ci sont formés à cet effet, selon lui. «Prenez le projet des travaux de l'échangeur Turcot ; les gestionnaires de projet qui travaillent sur ce chantier doivent assurer et prendre en considération plusieurs parties prenantes : la Société des transports de Montréal, l'Agence métropolitaine de transport, la Ville de Montréal, les citoyens, le ministère des Transports du Québec...

«Avant tout, un gestionnaire de projet est un bon planificateur ; 85 % des erreurs dans un projet surviennent en phase de démarrage parce qu'on n'arrive pas à avoir une vue d'ensemble du projet. Il doit aussi coordonner des équipes multidisciplinaires ; ce n'est pas lui qui va dire au géologue, à l'ingénieur ou à l'architecte comment faire son boulot», dit-il.

«Il est une sorte de chef d'orchestre. Comme Kent Nagano, il ne sait pas jouer de tous les instruments, mais il a une vue d'ensemble», indique-t-il.

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