[Photo : Shutterstock]
1. Rêvez éveillés
Pour trouver des idées vraiment neuves, Xerox recourt à des... séances de rêve collectif ! Le principe est simple : emmener un bon nombre de clients fidèles dans un lieu surprenant (par exemple, le château que Xerox possède en France) ; les amener à parler de leurs besoins profonds, sans se soucier une seconde de la faisabilité de leur réalisation ; leur présenter des études ayant un lien plus ou moins direct avec les besoins exprimés ; recueillir leurs commentaires à ce sujet ainsi que les idées qui leur viennent à l'esprit à ce moment-là. Et ce, sans frein, comme dans un rêve.
Trois catégories de personnes interviennent dans ces sessions de rêve collectif, soit des clients, des chercheurs et un animateur. Ensemble, elles ont un objectif commun : élaborer des défis que Xerox devra relever.
« Cette méthode nous permet chaque fois de faire de grandes avancées. Un exemple frappant : les panneaux de stationnement prêtent souvent à confusion en Amérique du Nord, si bien qu'une de nos sessions a débouché sur le défi de mettre au point une application clarifiant les conditions de stationnement sur chaque emplacement d'une métropole. Nous l'avons fait pour Los Angeles, et [en plus de savoir s'il est permis ou non de se stationner à tel endroit] il est maintenant possible d'y réserver, d'un clic, n'importe quel emplacement : un voyant rouge s'allume sur place, prévenant les autres que la place est prise », a expliqué Denise Fletcher, vice-présidente et chef de l'innovation, santé, pharma et sciences de la vie, de Xerox Solutions commerciales.
[Photo : Shutterstock]
Comment savoir laquelle de vos idées neuves est géniale ? En suivant la recommandation de Simon De Baene, président de l'entreprise techno GSoft, de Montréal : « Vendez du vent ! » a-t-il lancé sans sourciller.
« Si vous réussissez à vendre l'une de vos idées à quelqu'un qui ne vous connaît pas, à le faire mettre la main à la poche pour se procurer quelque chose qui n'existe pas encore, alors là, vous avez vraiment un truc exceptionnel. C'est la garantie que votre idée mérite d'être poussée plus loin », a-t-il expliqué.
Pour y parvenir, une astuce supplémentaire : « Prenez soin de simplifier à l'extrême la présentation de votre idée. Rédigez un petit texte à son sujet, puis cherchez à enlever une phrase. Puis une autre. Et encore une autre. Coupez, jusqu'à ce que ce ne soit plus possible de le faire. Pourquoi ? Parce que la simplicité, c'est beau, et nous aimons tous ce qui est beau », a-t-il dit.
[Photo : Shutterstock]
3. Présentez vos idées
Radio-Canada a récemment misé sur le concept d'innovation participative pour stimuler sa dimension numérique ; pour ce faire, elle a créé un « accélérateur d'idées ». Il s'agit d'une plateforme Web sur laquelle chaque employé peut partager avec les autres ses idées d'innovation numérique et en discuter en toute transparence. Ensuite, chacun est appelé à voter pour les meilleures idées émises et, s'il le souhaite, à s'associer à leurs auteurs pour les concrétiser.
À l'issue du vote émerge un top 7 des meilleures idées. Des équipes de volontaires sont alors formées pour chaque idée, leur mission étant de préparer un argumentaire (pitch) de trois minutes, à la Dans l'oeil du dragon. Le comité de sélection retient deux projets : les équipes sélectionnées disposent dès lors du budget nécessaire et de quatre semaines pour mettre au point un prototype.
Résultats : « Un tout nouveau moyen pour le public d'envoyer des documents confidentiels cryptés à Radio-Canada, ce qui sera très utile à l'émission Enquête. Et une mini-série Snapchat. Bref, du jamais vu, réalisé en un tournemain grâce à notre processus », a indiqué Thomas Le Jouan, chef, développement numérique, information, de Radio-Canada.
[Photo : Shutterstock]
4. Responsabilisez vos employés
François-Xavier Souvay a sa méthode à lui pour encourager ses employés à donner suite à leurs meilleures idées. Le président-fondateur de Lumenpulse, une entreprise montréalaise spécialisée dans l'éclairage LED, se défile !
« Je ne réponds jamais aux questions de mes employés en train d'innover et de mettre au point un prototype. Ou alors, par une autre question, du genre "Et toi, tu ferais quoi ?" Parce que c'est un excellent moyen de les responsabiliser et d'obtenir le meilleur d'eux-mêmes », a-t-il dit, l'oeil pétillant de malice.
Et d'ajouter : « Un bon leader ne doit jamais décider pour les autres, surtout lorsqu'il est question d'innovation. Ça briderait leur élan créatif. Il doit juste leur fournir les ressources nécessaires pour qu'ils puissent mener leur idée jusqu'au bout. C'est tout ».
Suivez Olivier Schmouker sur Twitter @OSchmouker