Vivant plus longtemps, les femmes devront mettre de côté 9% d’épargne de plus que les hommes pour financer leur retraite, elles doivent donc être en plein contrôle de leurs moyens en matière de finances personnelles, a rappelé Isabelle Hudon, présidente et chef de la direction de la Financière Sun Life, Québec, lors d'un passage devant le Cercle canadien.
« Il m'apparaît plus important que jamais que les femmes s'approprient maintenant l'univers de l'investissement, a-t-elle déclaré lors de son allocution. Elles doivent devenir des investisseuses aguerries, qui ne craindront pas le risque lorsqu'elles investissent dans une perspective à long terme, parce qu'elles le comprendront. »
Les besoins des femmes en matière de planification de la retraite sont différents de ceux des hommes. En effet, en plus de vivre plus longtemps, les femmes sont moins nombreuses que les hommes à souscrire à leur REER et elles ont tendance à opter pour des véhicules d'investissement plus prudents, ce qui fait souvent baisser le rendement de leurs placements.
Isabelle Hudon craint que le conservatisme et le manque de connaissance des femmes ne nuisent au financement efficace de leur retraite. Ce n'est d'ailleurs pas seulement le problème des femmes, rappelle-t-elle : « C'est aussi important pour les hommes qui vivent en couple et qui profitent d'un niveau de vie financé par deux revenus, parce que c'est sûrement un niveau de vie qu'ils veulent maintenir à la retraite. »
Citant l'économiste québécois Claude Montmarquette, Isabelle Hudon a souligné que la méconnaissance des questions financières restreignait « l'intérêt de l'épargne chez plusieurs (...) cette méconnaissance semble particulièrement provenir de l'absence d'une exposition précoce aux principes économiques et financiers de base ».
Selon Isabelle Hudon, les femmes ont tous les moyens dont elles ont besoin pour développer leur littéracie financière. Elle a d'ailleurs rappelé que les femmes au Québec ont traditionnellement joué un rôle important dans la gestion des dépenses et du budget familial.
« Leur sensibilité aux effets de l'inflation ou leur prudence face à l'endettement sont d'ailleurs en continuité avec ce rôle traditionnel, a indiqué Isabelle Hudon. C'est le côté plus entrepreneurial des finances personnelles qu'il leur faut maintenant approfondir : celui qui vise à faire fructifier les avoirs et maximiser leur rendement.»