Jean-François Lépine juge que les technolo- gies vertes offrent de belles occasions pour les entreprises québécoises en Chine.
Malgré le recul de 3 % des exportations québécoises en Chine en 2015, ce marché regorge encore d'innombrables occasions d'affaires, notamment dans la santé, l'agroalimentaire, le divertissement et les technologies vertes, dit le représentant officiel du Québec en Chine, Jean-François Lépine.
«Je suis convaincu que l'offre du Québec demeure extrêmement intéressante, compte tenu des besoins actuels de la Chine», dit l'ancien journaliste de Radio-Canada, que nous avons joint par téléphone à sa résidence de Shanghai.
Par exemple, dans son 13e plan quinquennal (2016-2020), Beijing indique qu'il consacrera d'«immenses efforts» pour améliorer l'environnement en Chine, afin de réduire entre autres le smog et la pollution de l'eau.
Selon Jean-François Lépine, les secteurs de la construction verte et des technologies environnementales appliquées aux bâtiments sont intéressants. «Pour le Québec, c'est une voie d'avenir extraordinaire, où nous sommes très bons.»
M. Lépine est en poste depuis près de trois mois. Malgré son enthousiasme, il arrive en Chine dans un contexte économique difficile.
Une croissance au ralenti
La croissance économique ralentit en Chine depuis quelques années. Elle s'est établie à 6,9 % en 2015, selon les autorités chinoises. Cela représente sa pire performance en 25 ans. Mais plusieurs analystes, dont ceux de la firme de recherche londonienne Capital Economics, estiment que le gouvernement chinois ne donne pas l'heure juste pour des raisons politiques, et que la croissance réelle serait plutôt de 4,5 %.
Peu importe qui dit vrai, le recul de la croissance en Chine nuit à nos exportations dans la deuxième économie mondiale. Toutefois, le Québec ne fait pas cavalier seul. Les exportations des États-Unis en Chine ont diminué de 6 % l'année dernière, selon le département américain du Commerce. Celles du Canada ont augmenté de 5 % en 2015, mais elles s'étaient repliées de 6 % en 2014, d'après l'Institut de la statistique du Québec.
àSans minimiser le recul des exportations du Québec en Chine, M. Lépine fait remarquer qu'il s'explique en partie par la baisse du prix des ressources naturelles. Par exemple, en 2015, le prix du minerai de fer - le deuxième poste d'exportation du Québec en Chine - a chuté de 21 %, selon Bloomberg.
De plus, le représentant du Québec mentionne que les statistiques sur les exportations québécoises en Chine ne tiennent pas compte du boom dans le secteur du divertissement. «Par exemple, le Cirque Éloize se prépare à amorcer une grande tournée en Chine.»
M. Lépine croit que les entreprises québécoises s'intéressent plus que jamais au marché chinois, comme le montrent les demandes d'information faites au Bureau du Québec à Shanghai par des sociétés voulant vendre leurs biens ou leurs services en Chine. «Depuis un an, ces demandes ont bondi de près de 50 %», indique-t-il.
Si les exportations du Québec en Chine sont importantes, M. Lépine croit néanmoins qu'il faut développer davantage la relation économique avec ce pays, en donnant l'exemple de Cycle Capital Management, un fonds vert de Montréal. De concert avec Qingdao City Construction Investment Group, ce fonds investit dans les entreprises oeuvrant dans les technologies propres dans l'empire du Milieu.
Jean-François Lépine pense que le Québec doit aussi chercher à mieux profiter de l'intérêt des investisseurs chinois pour le marché québécois. «Il y a beaucoup d'entreprises au Québec qui ont besoin de capital de risque. Or, plusieurs investisseurs chinois sont prêts à investir ici», dit-il.