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La construction de nouvelles tours de bureaux dans le secteur de Sainte-Foy ne fait pas qu'augmenter le nombre d'immeubles modernes et contemporains dans la Vieille Capitale. Elle coïncide, depuis 2008, avec plus de 25 millions de dollars d'investissements dans les hôtels et restaurants de ce secteur névralgique de Québec. De quoi plaire à la nouvelle clientèle d'affaires du quartier, tout comme à celle qui est déjà drainée par l'Université Laval et le Centre hospitalier de l'Université Laval (CHUL), ainsi qu'aux entreprises de la province en quête d'emplacements pour leurs activités de réunion et de congrès.
Les avantages qui ont incité les entreprises à venir s'installer dans le secteur de Sainte-Foy sont les mêmes que ceux qui font la notoriété des hôtels et des restaurants en place depuis plus de 25 ans. Situés sur le boulevard Laurier et ses environs, ces établissements sont à proximité de l'entrée des ponts, des principales autoroutes de Québec et des centres commerciaux, et, surtout, leur stationnement est gratuit en tout temps (à l'exception de l'hôtel Le Bonne Entente). Des adresses bien situées pour accueillir les organisations qui veulent échapper aux inconvénients (embouteillage, stationnement, etc.) d'un rendez-vous au centre-ville de Québec.
Parmi les principaux investissements qui ont permis de bonifier le produit réunion et congrès du secteur au cours des trois dernières années, on note 7 M$ à l'Hôtel Quartier, 5 M$ à l'Hôtel Classique, 2 M$ au Bonne Entente, 1 M$ à l'Hôtel Clarion, près d'un million de dollars au Sépia et plus de 750 000 $ pour réaménager la salle à manger du restaurant Bistango de l'Hôtel Alt. Le Groupe Jaro a également procédé à des travaux importants dans ses trois hôtels (Québec, Plaza et Lindbergh), mais préfère taire ses chiffres.
Au Bonne Entente (qui a délaissé le mot Château depuis un an), la direction note une augmentation de près de 10 % de sa clientèle d'affaires depuis la création du district financier Sainte-Foy. «Cette hausse de clientèle provient essentiellement des milieux financiers et du droit, de nouvelles entreprises venues s'installer dans le secteur», indique Alain April, directeur général de l'hôtel. Il souligne que la clientèle du Québec inc. représente plus de 70 % des revenus de l'établissement depuis les quelque 20 M$ d'investissements effectués depuis 1999.
La venue de cette nouvelle clientèle d'affaires a motivé le seul hôtel 5 étoiles du quartier à modifier sa stratégie visant les réunions et les congrès. «Même si on a l'espace suffisant, on ne cible plus les groupes de 100 personnes et plus. On n'est pas assez compétitifs par rapport aux autres hôtels du secteur. On préfère plutôt cibler les événements à caractère privé de 25 à 50 personnes, notamment des conseils d'administration et des comités exécutifs», précise M. April. Une clientèle qui recherche un produit haut de gamme pour ses rencontres.
Changement de cap également à l'hôtel Sépia. Finis les partys de Noël, les mariages et autres réceptions. L'hôtel, qui rafraîchit ses 81 chambres cet automne, ne loue désormais ses salles qu'à des organismes et entreprises à des fins de réunion, de colloque et plus particulièrement lors d'ateliers de formation destinés à des groupes de 10 à 150 personnes. «Sur le coup, ce fut une décision déchirante, mais elle s'est avérée payante. Le marché de la formation représente aujourd'hui 75 % de notre clientèle d'affaires», souligne la directrice de l'hôtel, Annie Rivard. En plus d'un environnement paisible, l'hôtel a pour avantage d'offrir des tarifs très alléchants. Ce qui attire de nombreuses institutions bancaires, entreprises d'assurances, y compris plusieurs organismes gouvernementaux de l'est de la province et de la Rive-Sud de Québec.
À l'hôtel Alt, voisine du Complexe Jules-Dallaire, l'arrivée des nouvelles tours dans le secteur ne s'est traduite ni par une hausse... ni par une baisse. «En fait, cette nouvelle clientèle nous a permis de combler la perte des revenus provenant des organisations gouvernementales, des revenus qui ont fondu de moitié depuis 2007, passant de 22 % à 11 %», soutient Sylvie Dionne, directrice générale de l'hôtel membre du Groupe Germain.
Dans les hôtels du Groupe Jaro, que ce soit au Lindbergh, à l'Hôtel Québec et au Plaza Québec, tous trois situés à proximité sur le boulevard Laurier, on a également noté une légère augmentation de la clientèle dans chacun des établissements. Mais la directrice générale du groupe, Nancy Robitaille, hésite à attribuer cette augmentation uniquement à la venue des nouvelles entreprises dans le quartier. «En 2010, l'Auberge Gouverneur a fermé ses portes. Aucun autre hôtel n'est venu le remplacer. Cela a permis aux hôteliers du secteur de se partager tout près de 10 000 nuitées par année», explique-t-elle.