Dans sa version actuelle, le dispositif nommé Distanceur social sert à maintenir l’éloignement. (Photo: courtoisie)
RÉSILIENCE EN AFFAIRES. Les raisons de réintégrer des employés dans les lieux de travail sont nombreuses et variées. Certaines entreprises n’ont tout simplement pas le choix, compte tenu de la nature de leurs activités ; pensons aux épiceries, aux manufactures et aux usines. D’autres, qui pourraient se limiter au télétravail, décident d’ouvrir leurs bureaux pour donner un répit à leurs employés isolés ou mal installés à la maison. Dans tous les cas, de nouveaux outils technologiques se développent pour encadrer le retour au travail.
Un client ou un employé qui souhaite se présenter au bureau de Norton Rose Fulbright à la Place Ville Marie doit par exemple soumettre une demande sur l’application Onyva, qui gère l’accès de l’ensemble des bureaux canadiens de la firme d’avocats. C’est là une des mesures mises en place pour sécuriser les lieux depuis la réouverture en juillet.
« On doit faire la demande la veille avant 20 h, explique Pierre Nadeau, CRHA, directeur principal des ressources humaines de Norton Rose Fulbright. Onyva pose les questions usuelles d’évaluation de la COVID-19, à savoir si la personne a voyagé dans les 14 derniers jours, si elle présente des symptômes du virus ou si elle a été en contact avec une personne déclarée positive. » L’application autorise ensuite la personne à se rendre sur les lieux, si le taux d’occupation maximum de 15 % est respecté.
Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Les géants de la Silicon Valley ont eux aussi mis leurs algorithmes à contribution. Verily, une filiale d’Alphabet, a créé une application nommée Healthy at Work, qui permet à ses utilisateurs de s’autoévaluer et de planifier au besoin un rendez-vous de dépistage à la COVID-19. Microsoft a lancé une application similaire, nommée ProtectWell, en partenariat avec le groupe UnitedHealth. L’éditeur de logiciels Salesforce a aussi intégré ce type de services à sa plateforme.
Le « distanceur social »
Quand la pandémie a commencé, les trois entrepreneurs manufacturiers québécois que sont Jarred Knecht d’Électroniques Promark, John Soares et Steve Zimmermann de CMP solutions mécaniques avancées ont cherché un appareil pour aider leurs employés à respecter la distance recommandée par la santé publique sur les chaînes de montage et dans les entrepôts. « Rien n’existait à ce moment-là ; nous avons donc décidé d’en créer un, et de le commercialiser ! » raconte Edward Zimmermann, responsable du développement des affaires de l’entreprise constituée pour l’occasion, Technologies Social Distancer.
Dans sa version actuelle, le dispositif nommé Distanceur social sert uniquement à maintenir l’éloignement. Les employés le portent au cou ou à la ceinture. Ils reçoivent un signal – une vibration, un clignotement lumineux et une tonalité – lorsqu’un autre dispositif se trouve dans un rayon de 2,5 mètres.
Toutefois, Technologies Social Distancer lancera bientôt une seconde version de son appareil, qui cette fois pourra retracer les contacts d’un employé déclaré positif à la COVID-19. « Chaque appareil a une mémoire interne qui enregistre la distance, l’heure, la durée de l’interaction et l’identité des appareils qui entrent dans sa périphérie », souligne Edward Zimmermann.
Le logiciel accompagnant la nouvelle génération d’appareils utilisera ces données pour établir le « profil d’exposition » des employés ayant croisé un collègue déclaré positif. « Une entreprise ou une institution d’enseignement qui utilisera notre produit pourra faire le traçage des contacts d’une personne déclarée positive en vraiment peu de temps », illustre le responsable du développement des affaires.