Un crédit d’impôt est accordé aux frais de scolarité de plus de 100$ pour tous les étudiants de niveau postsecondaire.(Photo: 123RF)
La rubrique Questions pour mon comptable est signée par des étudiants en sciences comptables de l’Université du Québec en Outaouais (UQO).
Ne tournez pas le dos à la fiscalité cette année chers-es étudiants-es, fais-la jouer en ta faveur. Voici les principaux éléments que tu dois savoir afin de tirer le maximum de ta déclaration de revenus.
Crédit d’impôt pour frais de scolarité
Un crédit d’impôt est accordé aux frais de scolarité de plus de 100 $ pour tous les étudiants de niveau postsecondaire. Toutefois, il faut que les cours durent plus de trois semaines consécutives, qu’ils mènent à l’obtention d’un diplôme et que les frais de scolarité réclamés soient payés durant l’année civile.
Au fédéral, 15% des frais de scolarité peuvent être réclamés comme un crédit d’impôt et, au Québec, le taux est de 8%. Un étudiant ayant payé 5000 $ de frais de scolarité ferait donc une économie de 1150 $ grâce au crédit.
Ce crédit est souvent oublié puisqu’il faut payer de l’impôt pour en profiter, ce qui n’est pas le cas de tous les étudiants. Or, il est possible de reporter le crédit sur les années futures ou de le transférer à un proche comme les parents.
Crédit d’impôt pour intérêts payés sur un prêt étudiant
Les intérêts payés sur un prêt étudiant sont également admissibles à un crédit d’impôt. Au fédéral et au Québec, le crédit se résume respectivement, à 15% et à 20% du montant d’intérêt payé pour l’année en cours et les cinq précédentes s’ils n’ont pas déjà été déduits.
Non-imposition des bourses d’études : En ce qui concerne les bourses d’études, elles ne sont pas imposables si l’étudiant est admissible à la déduction pour frais de scolarité, s’il est inscrit à temps plein et que la bourse est liée à un programme d’étude postsecondaire.
Déduction pour frais de déménagement
Si vous déménagez pour occuper un emploi, un stage ou pour vous rapprocher du cégep ou de l’université en tant qu’étudiant à temps plein, et que vous vous rapprochez d’au moins 40 km de ce lieu, il est possible de déduire certaines dépenses de votre revenu. Voici quelques exemples : l’essence, les repas pendant le trajet, les honoraires des déménageurs, etc.
Cette déduction s’applique autant au fédéral qu’au provincial. Si le déménagement est occasionné pour occuper un stage ou un emploi, la déduction est limitée au revenu effectué dans le cadre de ces nouvelles fonctions. Si un étudiant déménage pour se rapprocher du cégep ou de l’université, la déduction peut seulement être utilisée contre les revenus d’une subvention de recherche ou d’une bourse d’études imposable. Les frais non utilisés pourront être reportés dans le futur, pour autant qu’ils soient utilisés contre du revenu admissible.
Étudiant à l’étranger
Un étudiant à l’étranger conserve généralement ses liens avec le Canada et il continue d’être considéré comme un résident canadien aux fins fiscales. Il doit donc continuer de respecter ses obligations fiscales envers le Canada
Retour aux études
si le contribuable a l’intention de retourner aux études, il peut bénéficier du Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP). Celui-ci permet de retirer jusqu’à 10 000 $ par année du REER pour financer ses études ou celles de son conjoint(e), jusqu’à une limite de 20 000 $ pour une période de 4 ans. Les retraits ne sont pas imposables, mais le contribuable dispose de 10 ans pour rembourser la somme retirée.
Comptes d’épargne
Si tu es chanceux et que tu réussis à dégager un petit surplus pendant tes études, quels comptes prioriser en tant qu’étudiant ?
Le nouveau Compte épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) devrait être la priorité de tout étudiant. La limite de cotisation est de 8000 $ par année jusqu’à un maximum de 40 000 $ à vie.
Comme le REER, la cotisation faite dans ce compte est déduite du revenu imposable du particulier, ce qui réduit son impôt à payer. Et si le particulier a peu ou pas d’impôt à payer, la cotisation peut être déduite dans une année ultérieure.
Comme le CELI, le rendement généré par les placements ne sera pas imposable et là où ça devient très intéressant, c’est lorsqu’on utilise cet argent pour l’achat d’une propriété, le retrait est non imposable et n’a pas besoin d’être remboursé comme avec le RAP.
Si l’étudiant ne cherche pas à acheter une propriété, comme c’est souvent le cas avec les jeunes de notre Génération Y, le CELIAPP devrait tout de même être priorisé parce qu’il est possible de transférer les fonds dans un REER sans que les plafonds de cotisations du REER soient touchés et sans avoir d’impôt à payer. Si le montant n’est pas transféré dans un REER, il sera imposable lors du retrait.
D’ailleurs, si l’étudiant a déjà maximisé son CELIAPP, il devrait également cotiser au CELI pour épargner encore plus. Il est possible de cotiser au CELI à partir de ses 18 ans et le plafond est de 6 500 $ pour 2023. L’avantage de ce compte est que le rendement généré par les placements ne sera pas imposable.
On dit souvent aux étudiants de favoriser leur CELI avant leur REER. En fait, le REER devient plus avantageux lorsque le particulier a un revenu plus élevé (approximativement 50 000 $ et plus) étant donné qu’il peut ainsi maximiser sa déduction fiscale. En conséquence, le CELI devient une meilleure option pour l’étudiant qui gagne souvent des revenus peu élevés.
Comme dès cette année à te familiariser avec l’impôt et la mettre de ton côté. Ce pourrait être payant pour toi.
(Photo: courtoisie)
Rose Bélair et Myriam Bigras-Presseault