Sous la supervision d’experts, ceux-ci se chargent donc des impôts de particuliers, et non de sociétés ou de personnes décédées, précise Mylène Grenier, la directrice des ressources humaines chez Lemieux Nolet. Celles et ceux qui cumulent plusieurs années d’expérience peuvent toutefois se pencher sur des cas plus complexes. (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. Pour traverser la période très achalandée qu’est celle des déclarations de revenus, le cabinet comptable Lemieux Nolet reçoit depuis maintenant près d’une dizaine d’années un coup de pouce de retraités. Et la PME ne pourrait plus s’en passer d’après sa directrice des ressources humaines, Mylène Grenier.
Ayant toujours eu l’habitude d’obtenir de l’aide d’étudiants de programme collégiaux ou universitaires lors de ces quelques mois bien occupés, c’est un peu par hasard si l’entreprise de la région de Québec se tourne désormais aussi vers ce bassin de main-d’œuvre. Les deux parties en tirent toutefois autant de bénéfices, d’après la conseillère en ressources humaines agréée (CHRA).
«Ce sont des gens qui ne souhaitent pas travailler à l’année, qui ont de l’aisance avec la comptabilité et les impôts et qui, en bon québécois, sont prêts à donner un coup», résume-t-elle.
Si certains de leurs acolytes ont par exemple été employés par Revenu Québec, voire Lemieux Nolet, d’autres ont peu d’expérience dans le domaine, mais une avide soif d’apprendre. Parmi les six retraités venus prêter mainforte cette année au bureau de Lévis seulement, la plupart sont dans la soixantaine. Le doyen du groupe a soufflé ses 72 bougies.
De gauche à droite: Murielle Joncas, Jean D’Amours, Nancy Gauthier (Photo: courtoisie)
En février, tous suivent une formation pour s’assurer de bien maitriser les tâches qui leur seront demandées. Un fiscaliste les accompagne même lors de leurs premiers dossiers.
Sous la supervision d’experts, ceux-ci se chargent donc des impôts de particuliers, et non de sociétés ou de personnes décédées, précise Mylène Grenier. Celles et ceux qui cumulent plusieurs années d’expérience peuvent toutefois se pencher sur des cas plus complexes.
Davantage de temps est prévu à leur horaire pour les aider à maitriser les outils technologiques, tous n’ayant pas la même aisance derrière un ordinateur, chose que le cabinet comptable ne fait pas lorsqu’il accueille des étudiants par exemple. La courbe d’apprentissage est rapide, précise la directrice des ressources humaines.
«On est un peu plus “physique” dans notre gestion. On va plus les voir, plutôt que de les appeler par Teams, explique Mylène Grenier. Ils peuvent aussi trouver plus complexe de signer virtuellement des documents d’embauche et nous les renvoyer par courriel, donc on s’adapte et on leur permet simplement de nous l’apporter au bureau.»
Ce sont toutefois de bien petits ajustements pour tout le soutien que ça procure à l’équipe permanente de Lemieux Nolet. Afin de bonifier l’expérience de ces travailleurs, la PME fait même appelle depuis deux ans aux services de GIT service-conseils en emploi, un cabinet spécialisé dans l’embauche de personnes retraitées.
La moitié d'entre eux revient chaque année, adaptant parfois la charge de travail à leur niveau d’énergie. «L’an dernier, on voyait que ça commençait à être plus difficile au niveau du nombre de dossiers traités pour l'un d'eux, raconte la CRHA. La personne a aimé sa saison, me se sentait moins productive. On lui a donc proposé de passer une partie de sa journée à faire de la gestion administrative, donc démêler la paperasse, puis l’autre à faire des impôts. C’est moins épuisant.»
Gain pour la culture
Ce que cette expérience démontre surtout à Mylène Grenier, c’est que la culture bienveillante de l’entreprise est bien installée.
Outre des bras en plus, ces personnes bonifient l’expérience des employés de l’organisation. «Ça apporte une diversité à notre milieu de travail. On accueille aussi de jeunes stagiaires, donc on observe un bel échange entre les deux générations», dit-elle.
Faire preuve d’ouverture, d’écoute et de flexibilité, c’est le meilleur conseil qu’elle pourrait donner aux entreprises qui souhaitent embaucher des travailleurs du troisième âge.
En plus de se faire accompagner par des experts, elle leur suggère aussi de s’assurer d’offrir différentes manières de postuler, et pas que sur des plateformes virtuelles. «Je me rends compte que certains ont encore besoin du contact humain, d’aller se présenter, remarque la CRHA.
Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises.
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