Les facteurs fondamentaux favorisant la croissance de la production d’énergie éolienne aux États- Unis devraient continuer d’agir en ce sens en 2019.
Chose certaine, il y a beaucoup d'incertitude dans l'industrie. Le 7 décembre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres pays comme la Russie ont annoncé qu'ils réduiraient leur production de 1,2 million de barils pour 6 mois à partir du mois de janvier.
Ils souhaitent ainsi stopper la dégringolade des prix amorcée au début du mois d'octobre. Or, dans les jours qui ont suivi cette annonce, les cours du Brent de la mer du Nord et du West Texas Intermediate (WTI) ont légèrement reculé.
Depuis le début d'octobre, le Brent et le WTI ont perdu plus du tiers de leur valeur pour s'établir respectivement à 54,50 et 46 $ US (fin décembre).
Au Canada, le gouvernement de l'Alberta a annoncé le 2 décembre une réduction de la production de 8,7 % (ou 325 000 barils par jour), également dans l'espoir de stopper la chute des cours albertains et l'écart défavorable avec le WTI. Pari gagné dans le cas de l'Alberta, car le Western Canada Select (WCS) a bondi de 75 % pour s'établir à 30 $ US (le 11 décembre) depuis l'annonce du 2 décembre qui sera effective en janvier, et ce, pour une période d'un an.
La volatilité des prix et la difficulté de prévoir l'offre et la demande expliquent en partie pourquoi les analystes sont prudents dans la foulée de l'annonce de l'OPEP et de ses alliés. « Nous croyons que l'entente sera ultimement positive pour les prix du pétrole et les entreprises inscrites en Bourse liées au pétrole », écrit dans une note Randy Ollenberger, de BMO Marchés des Capitaux, sans toutefois se commettre pour une cible de prix pour la fin de 2019.
Même optimisme prudent du côté de RBC Marchés des Capitaux. « Nous sommes convaincus qu'avec l'annonce d'aujourd'hui, l'OPEP finira par mettre un terme au récent retranchement [des prix] et à un regain d'optimisme », indique l'analyste Helima Croft.
Les prix pourraient du reste demeurer stables l'an prochain, si l'on se fie au marché à terme.
Plusieurs inconnues
Plusieurs tensions géopolitiques pourraient avoir une influence sur les prix du pétrole, affirme l'Economist Intelligence Unit dans ses perspectives annuelles.
Parmi elles, on compte une augmentation des sanctions américaines contre la Russie, la compétition entre l'Arabie saoudite et l'Iran, de même que la perturbation de la production au Nigeria, en Libye et en Irak.
Enfin, l'autre grande inconnue est bien entendu la suite de la COP24 des Nations Unies, qui s'est tenue en Pologne, du 2 au 14 décembre.
La conférence réunissait les représentants de 196 pays pour concrétiser les directives de l'Accord de Paris sur le climat afin de limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2 degrés par rapport au début de l'ère industrielle au 19e siècle.
Les pays ont certes réussi à s'entendre sur les régles pour appliquer l'Accord de Paris. Par contre, ils n'ont pas réussi à accroître leurs efforts suffisamment (nous devrions réduire nos émissions de 50 % d'ici 2030, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), de sorte que les engagements de la COP21 mènent à un réchauffement de 3,2 degrés en 2100.
Par conséquent, les États n'ont pas l'obligation légale d'en faire plus, mais rien ne les empêche de diminuer davantage leurs émissions.
L'industrie des énergies renouvelables devrait continuer à croître en 2019, selon les dernières prévisions de Deloitte (2019 Renewable Energy Industry Outlook).
Au troisième trimestre de 2018, la production d'énergie éolienne et d'énergie solaire aux États-Unis représentait 8 % de la production totale d'électricité, soit un point de pourcentage de plus par rapport à l'an dernier. « Nous pensons que les facteurs fondamentaux de cette croissance devraient se poursuivre en 2019 », affirment les analystes de Deloitte.
Ces facteurs comprennent les politiques publiques qui soutiennent les énergies vertes, l'intérêt accru des investisseurs pour ce secteur ainsi que les technologies de pointe qui augmentent le rendement du capital investi.
Malgré tout, en Bourse, les entreprises de l'industrie ne profitent pas nécessairement toutes du contexte. Les producteurs québécois d'énergie renouvelable Boralex (BLX) et Innergex (INE) en sont de bons exemples.
Depuis un an, la valeur respective de leurs actions a reculé de 25 % et de 13 %. Depuis cinq ans, l'action de Boralex a avancé de 57 % et celle d'Innergex de 22 %.