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Pour les ingénieurs, la formation continue est bien plus qu'une obligation professionnelle ; elle est aussi une occasion d'améliorer ses perspectives de carrière.
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Depuis le 1er avril 2011, les membres de l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) sont tenus de suivre 30 heures de formation continue sur une période de deux ans. «Or, de 2011 à 2013, ils ont suivi en moyenne 58,5 heures de cours, soit près du double du minimum requis. Cela montre bien que les ingénieurs ne se forment pas uniquement dans le but de satisfaire nos exigences», dit Luc Vagneux, directeur du développement professionnel de l'OIQ.
«De façon générale, l'ingénieur a le souci du travail bien fait. Ses pratiques sont guidées par la recherche de l'excellence. C'est donc naturel pour eux de vouloir accélérer le développement de leur carrière en restant à l'affût des nouveautés dans leur domaine», souligne Yves Lavoie, président du conseil d'administration du Réseau des ingénieurs du Québec.
Un levier professionnel
Pour que la formation continue devienne un levier professionnel, il faut toutefois faire des choix judicieux. Dans un premier temps, Luc Vagneux recommande donc de procéder à une auto-évaluation. «Si on a du mal à reconnaître soi-même ses forces et ses faiblesses, on peut solliciter l'avis de ses supérieurs et de ses collègues», explique-t-il.
L'ingénieur doit également évaluer son environnement de travail. Est-ce qu'un poste de cadre est sur le point de s'ouvrir ? Sa firme mène-t-elle des activités à l'étranger ? «Il est primordial de connaître le contexte dans lequel on évolue, car on pourra plus facilement déterminer nos priorités par la suite», indique Richard Chénier, directeur du Service du perfectionnement de l'École de technologie supérieure (ÉTS).
L'étape suivante consiste à déterminer ses objectifs professionnels, tant à court qu'à moyen et long terme. «On établit ensuite un plan de formation en tenant compte de nos besoins, de notre emploi du temps et de notre budget», indique Luc Vagneux.
Une fois les activités de perfectionnement terminées, il faut bien sûr les consigner auprès de l'OIQ, puis examiner leur impact sur sa pratique professionnelle et ses objectifs.
Les compétences non techniques en tête de liste
Bien que plusieurs formations soient axées sur l'acquisition de connaissances scientifiques, ce sont surtout celles qui favorisent le développement de compétences non techniques (soft skills) qui ont la cote auprès des ingénieurs.
«Les activités les plus populaires sont celles qui touchent à la gestion. Il faut dire que les programmes de génie n'enseignent pas vraiment ce genre de notion. Or, près de 70 % des ingénieurs deviendront des gestionnaires au cours de leur carrière !» s'exclame Richard Chénier.
Les formations en lien avec la communication sont également très courues. «Pour faire des présentations efficaces, négocier des ententes et mener à bien des projets complexes, il faut être un bon communicateur. Par ailleurs, les ingénieurs ne travaillent pas en vase clos ; ils collaborent avec d'autres ingénieurs et un ensemble de professionnels. De bonnes habiletés de communication permettent de faciliter les échanges», dit Luc Vagneux.