DOSSIER LES 300 PME - Depuis quatre ans, la transition vers une troisième génération de Rivest chez CarrXpert Groupe Rivest va bon train. En parallèle, une réorganisation du principal atelier de carrosserie a propulsé le chiffre d’affaires du groupe vers de nouveaux sommets.
La carrosserie est une affaire de famille depuis longtemps chez les Rivest. Le fondateur a créé le premier atelier il y a plus de 75 ans. Puis, en 1985, Luc Rivest le rachète avec son frère, avant d’en devenir le propriétaire unique quelques années plus tard. Au moment du rachat, l’atelier compte à peine trois employés. Les deux frères veulent faire croître l’entreprise.
Ce qui sera fait, de belle façon. Déménagé depuis plusieurs années dans un plus grand espace à Notre-Dame-des-Prairies, près de Joliette, l’entreprise compte désormais une trentaine d’employés. En 2013, Groupe Rivest faisait l’acquisition d’un deuxième atelier, à Joliette. « Le chiffre d’affaires annuel quand nous avons racheté de mon père était de moins de 100 000 dollars, il est maintenant de 5,4 millions, en comptant les deux ateliers. », confie Luc Rivest.
De repreneur à cédant
Fort de cette expérience personnelle de reprise de l’atelier familial, Luc Rivest oeuvre maintenant au transfert vers ses enfants, Simon et Julie. Les deux sont actionnaires à parts égales (33 % chacun) du deuxième atelier et Julie y travaille à temps plein.
La transition s’est accélérée lorsque Luc Rivest a connu des problèmes cardiaques, il y a quatre ans. Son rêve était de céder son entreprise à ses deux enfants. Son fils Simon, déjà à l’emploi de l’entreprise depuis dix ans, se montrait aussi passionné du métier que lui et souhaitait ardemment prendre sa relève. Il n’en allait pas de même de sa fille Julie. Artiste dans l’âme et mère de deux enfants, elle avait un peu moins l’entrepreneuriat et le débosselage chevillés au corps.
« Simon est très engagé dans la gestion de l’entreprise et moi, désormais, je surveille ça de plus loin, davantage dans un rôle de conseiller, confie Luc Rivest. Je lui ai aussi cédé 30 % des actions de l’atelier de Notre-Dame-des-Prairies, en plus d’instaurer un gel successoral. Cela sécurise toute la famille. Je compte bien avoir complété le transfert des actions quand j’aurais 70 ans. »
Quant à Julie, elle s’investit de plus en plus dans le second atelier, notamment à la comptabilité. « Je vois qu’elle commence à avoir plus de plaisir et peut-être même à regarder l’entrepreneuriat d’un autre oeil, soutient Luc Rivest. Ça me rend très heureux de voir mes deux enfants dans l’entreprise. »
Luc Rivest demeurera toutefois propriétaire des deux bâtiments où se trouvent les ateliers. Cela lui assurera de toucher un revenu constant sous la forme de loyers. Les deux bâtiments ne feront pas partie du transfert d’entreprise, mais plutôt de la succession.
Cap vers l’innovation
Le plus grand défi pour Simon a été de gagner la confiance d’employés qui travaillaient pour son père parfois depuis un quart de siècle. D’autant plus que la transition s’est accompagnée d’un important virage, mené en grande partie par Simon. Le tout à débuté lors d’une formation à Kelowna, il y a un peu plus de cinq ans. L’atelier de carrosserie qui y était en démonstration, très novateur, a ébloui Luc et son fils. Au retour, ils ont investi un million de dollars en équipements et ont complètement réorganisé l’atelier.
Un tel changement a exigé beaucoup d’ouverture d’esprit des employés. « Normalement, un technicien est assigné à deux baies de travail et alterne entre les réparations sur deux véhicules, explique Luc Rivest. Maintenant, aucune baie n’est attitrée à personne. Les techniciens se déplacent d’une à l’autre de nos onze baies, au besoin. Ce changement a fait bondir notre chiffre d’affaires de 3 à 4,4 millions de dollars par année, en embauchant juste un technicien de plus. »
C’est maintenant chez eux que des carrossiers viennent faire des visites !