La Caisse de dépôt et placement du Québec reste ouverte à apporter des changements au projet du REM de l’Est, même si elle publie, mardi, un avis de marché pour informer et susciter l’intérêt de soumissionnaires potentiels. (Photo: La Presse Canadienne)
La Caisse de dépôt et placement du Québec reste ouverte à apporter des changements au projet du REM de l’Est, même si elle publie, mardi, un avis de marché pour informer et susciter l’intérêt de soumissionnaires potentiels, assure Harout Chitilian, vice-président, affaires corporatives, développement et stratégie, à CDPQ Infra, la filiale responsable du projet.
La publication de l’avis survient tandis que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et le comité d’experts indépendant sur l’intégration urbaine et architecturale doivent encore se pencher sur le projet de transport en commun par train automatisé de 32 kilomètres et de 23 stations qui relie les quartiers de l’Est et du Nord-Est de Montréal au centre-ville.
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Le projet, dévoilé en décembre 2020, soulève des inquiétudes chez les citoyens et certains experts notamment en ce qui concerne la portion de 24 kilomètres de structure aérienne prévue. Le bruit à proximité du tracé aérien, la création d’enclaves urbaine ou son aspect visuel font partie des inquiétudes.
«L’avis n’élimine pas la possibilité de procéder à des optimisations et surtout n’élimine pas la responsabilité d’arriver avec une proposition détaillée qui répond aux préoccupations du public», assure M. Chitilian.
L’avis vise à informer les soumissionnaires potentiels du projet estimé à 10 milliards $. Il faudra attendre 2023 avant la publication des appels de propositions adressés à au moins trois fournisseurs ayant la qualification requise pour participer au processus. L’appel d’offres sera séparé en quatre lots: un contrat pour trouver un opérateur, un pour le matériel roulant, un pour la conception et la construction du tunnel et un autre contrat pour le tracé aérien. La livraison du projet est attendue pour 2029.
CDPQ Infra a d’ailleurs déjà apporté des modifications à son projet, depuis qu’elle l’a dévoilé en décembre 2020. Par exemple, elle a décidé au printemps dernier que le tracé dans l’arrondissement Montréal-Nord sera entièrement souterrain.
M. Chitilian ajoute qu’il reste encore plusieurs éléments à déterminer. «Il y a beaucoup de questions présentement pour lesquelles on n’arrive pas à donner de réponse. Premièrement, de quoi va avoir l’air la structure aérienne au centre-ville? Quelle sera l’apparence des stations? Quels seront les espaces autour des stations? Comment les accès vont s’organiser dans mon quartier?»
La Caisse devrait dévoiler sa vision en matière d’architecture d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. L’exercice permettrait de répondre à ces questions et de prendre en compte les réactions des experts et citoyens qui en auront pris connaissance, dit le dirigeant.
En septembre, CDPQ Infra a annoncé qu’une portion de 500 mètres du tracé au centre-ville passera par un tunnel. M. Chitilian exclut toutefois de rendre l’entièreté du tracé souterrain dans le secteur tandis que de nombreuses voix s’élèvent pour s’opposer à une construction en hauteur dans le centre-ville.
CDPQ Infra est arrivée «au bout de l’exercice» quand elle a pris la décision en septembre de limiter le passage souterrain à 500 mètres. «Faire un tunnel tout au long du centre-ville présenterait des défis et des risques si importants qu’on ne peut pas établir ni un chiffre sur la valeur de cet exercice ni un échéancier défini», tranche le dirigeant.