«Le projet de construction d’un nouveau centre de coulée de billettes d’aluminium à Alma annoncé en juillet 2022 connaît une importante hausse des coûts par rapport à ce qui avait initialement été prévu», a déclaré Rio Tinto. (Photo : Yohann Harvey Simard)
La construction du centre de coulée de billettes d’aluminium de l’usine Rio Tinto d’Alma sera retardée en raison d’un dépassement de coûts.
«Le projet de construction d’un nouveau centre de coulée de billettes d’aluminium à Alma annoncé en juillet 2022 connaît une importante hausse des coûts par rapport à ce qui avait initialement été prévu, notamment en raison de la complexité de la conception actuelle du projet», rapporte Malika Cherry, porte-parole de Rio Tinto.
Le projet avait initialement été évalué à 240 millions de dollars. La hausse du prix des matériaux est notamment en cause dans les dépassements de coûts, qui n’ont toutefois pas été chiffrés pour le moment.
«Les équipes de Rio Tinto sont mobilisées depuis plusieurs semaines pour identifier des pistes permettant de contrôler les coûts, notamment le décalage au printemps des travaux de bétonnage initialement prévus cet hiver. Rio Tinto collaborera étroitement avec les entrepreneurs impliqués, les employés et le syndicat pour assurer la réussite du projet.»
La livraison du centre de coulée, prévue au départ pour le début de 2025, sera délayée de quelques mois. La première pelletée de terre des travaux de construction a été soulevée en avril dernier.
Rappelons que les nouvelles installations mèneront à la création d’une quarantaine d’emplois et permettront d’accroître la production annuelle de billettes d’aluminium de Rio Tinto de 202 000 tonnes métriques au Québec.
«Le centre de coulée de billettes d’Alma nous permettra de répondre à la demande de nos clients en Amérique du Nord pour des produits de qualité à haute valeur ajoutée et à faible teneur en carbone», précise Malika Cherry.
Déception pour le syndicat
Le vice-président du Syndicat des travailleurs de l’aluminium d’Alma, Jean-François Saint-Pierre, se dit «déçu» de cette annonce. Il n’est cependant pas surpris, affirmant que «personne n’est tombé en bas de sa chaise».
«En 2019, le projet avait été mis sur la glace. Là, c’est comme le jour de la marmotte, on revit la même situation. Ça met du cynisme chez nos travailleurs.»
Des inquiétudes quant à une possible hausse de coûts avaient par ailleurs été soulevées dès le report du projet en 2019.
Le représentant syndical indique que des pressions seront faites auprès de l’employeur, et enjoint aussi les élus à faire de même.
«Rio Tinto doit respecter ses engagements. Considérant tout ce dont ils bénéficient dans la région, c’est un devoir moral qu’ils ont. Et puis, c’est important pour les entrepreneurs, mais aussi pour toute la communauté.»
Par Yohann Harvey Simard, Initiative de journalisme local
