Maud Cohen a eu une année chargée ! La présidente de l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), première femme à occuper ce poste en 30 ans, s'est rendue sur toutes les tribunes pour défendre sa profession, égratignée par des allégations de collusion et de corruption dans le domaine de la construction.
«Depuis mon arrivée à ce poste, il y a eu les compteurs d'eau, l'effondrement dans le tunnel Ville-Marie, le rapport Duchesneau et l'annonce d'une commission d'enquête. Ça a été très exigeant.»
Diplômée en génie industriel de l'école Polytechnique, Maud Cohen a commencé sa carrière en lionne, en 1996. Moins d'un an après avoir été embauchée par une firme de consultants de Montréal, elle a été envoyée en Europe où elle est très rapidement devenue chargée de projet.
De retour au pays, trois ans plus tard, elle s'est vu confier la gestion de projets aux États-Unis et ici. Elle s'est aussi lancée dans de nouvelles études, à HEC, où elle a obtenu son MBA en 2004, puis elle a été élue administratrice à l'OIQ. «Je trouve que ma profession est mal perçue. Les gens pensent que c'est technique. Pourtant, on travaille en équipe et on a un impact direct sur la vie des gens.»
Elle est devenue présidente de l'OIQ en 2009, en plus d'occuper des postes importants dans des firmes d'ingénieurs.
Aujourd'hui, elle représente une profession à 88 % masculine. «Je n'ai pas senti que ça dérangeait, dit-elle. Je crois plutôt que les membres des deux sexes ont vu l'élection d'une femme d'un bon oeil.»
En octobre, elle a quitté son poste de directrice du bureau gestion de projets chez CGI pour se consacrer à temps plein à son rôle de présidente de l'OIQ.
Prix spécial du Jury
Cadre ou professionnelle, entreprise privée
Maud Cohen
Son plus grand défi : La conciliation travail-famille. «Il faut avoir l'appui solide de notre conjoint pour y arriver.»
Son accomplissement : Avoir été élue présidente de l'Ordre des ingénieurs du Québec à l'âge de 37 ans.
Son objectif : «J'aimerais être membre de conseils d'administration. Sans toutefois cesser de m'impliquer dans ma profession.»