La Place des Arts maîtrise ses coûts grâce à la stratégie des 3R

Publié le 22/01/2016 à 10:46

La Place des Arts maîtrise ses coûts grâce à la stratégie des 3R

Publié le 22/01/2016 à 10:46

Réduction, récupération et remplacement : en 2009, la Société de la Place des Arts s'est lancée dans cette stratégie des « 3R »à travers une vingtaine de projets échelonnés sur dix ans. Ces stratégies peuvent être entreprises distinctement. Éric Le Couédic, directeur des démarches d'accompagnement en efficacité énergétique à l'Association québécoise de la maîtrise de l'énergie (AQME), suggère toutefois de les attaquer de front pour atteindre des réductions de consommation d'énergie substantielles.

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Avec le début de la construction de la Maison Symphonique de Montréal sur près de 30 000 mètres carrés, les systèmes de chauffage et de ventilation des installations de la Place des Arts, auxquels se rattachaient encore certaines technologies datant de son ouverture en 1963, ont été revus dans leur ensemble afin d'économiser de l'énergie.

En date de juillet 2014, plus de 7 millions de dollars avaient déjà été investis dans la centrale thermique et la centrale de froid, dont 6,7 M$ consacrés à des mesures en efficacité énergétique. Même si l'ensemble de la démarche n'est pas achevé, des résultats tangibles ont déjà pu être observés : de 2009 à 2014, la consommation d'énergie par mètre carré a diminué de 10 % « On a essentiellement la même consommation énergétique qu'avant les travaux, malgré le fait qu'on a ajouté approximativement 35 000 mètres carrés (en bâtiment) sur le quadrilatère », assure Isabelle Marier, directrice de la gestion des immeubles à la Place-des-Arts.

Des capteurs de CO2 pour ajuster la ventilation

À travers l'ensemble du projet, des mesures de réductions de la consommation d'énergie ont été implantées, notamment avec l’installation de détecteurs de mouvement. « Ce sont souvent des projets qui ne coûtent pas très cher et qui apportent des économies immédiates », note M. le Couédic. Leur simplicité constitue souvent un bon point de départ pour mobiliser les employés avant de se lancer dans la mise en œuvre de projets plus complexes ou l’achat de technologies plus lourdes.

À la Place des Arts, plusieurs technologies ont été raccordées au système de ventilation, de chauffage et de refroidissement pour éviter la consommation d’énergie inutile. En outre, des variateurs de vitesse servent désormais à contrôler les moteurs et les pompes. Des détecteurs de mouvement ont été ajoutés aux systèmes d'éclairage et à certains systèmes de ventilation. Des capteurs de CO2 ont aussi été installés dans les salles. Ces derniers permettent d’ estimer le nombre de spectateurs présents et d'adapter le débit de la ventilation en conséquence.

« Quand la salle se vide à la fin d'un spectacle, les détecteurs en place peuvent détecter une baisse du CO2 dans l'air et le système s'arrête automatiquement », explique Mme Marier. Des capteurs thermiques réalisent la même tâche en ce qui concerne le chauffage et le refroidissement. Tous ces détecteurs sont reliés au système de contrôle du bâtiment qui, selon les informations reçues et la programmation établie, envoie une commande aux systèmes concernés.

Récupération

Récupérer l’énergie émise par ses activités à l'interne pour réduire le recours à une source externe est une des autres stratégies mises de l’avant à la Place des Arts. « Il faut considérer l'entreprise comme une boîte noire, dit M. Le Couédic. On regarde ce qui entre et ce qui sort, puis on essaye de voir les interactions possibles.»

La Société de la Place des Arts s'est procuré un refroidisseur doté d'un récupérateur de chaleur. « Habituellement, les refroidisseurs traditionnels ont une tour d'eau qui évacue la chaleur par le toit. Ce refroidisseur, plutôt que de l'envoyer dehors la retransmet dans le réseau de chauffage. On obtient donc de l'énergie gratuite », explique Frédéric Forgues, ingénieur en gestion d'immeuble à la Société de la Place des Arts. La chaleur émise par le fonctionnement du refroidisseur produit le chauffage d'appoint du Musée d'art contemporain et de la Maison Symphonique à longueur d'année.

Remplacer les équipements

Pour en arriver à un tel système d'échange de chaleur, la Société de la Place des Arts a dû, du même coup, remplacer un refroidisseur. La stratégie de remplacement consiste à enlever une technologie pour en installer une nouvelle qui remplit la même fonction, mais en utilisant moins d'énergie. « Ce sont les gestes les plus faciles à faire, mais avoir seulement des mesures de remplacement, ce n'est pas suffisant », prévient M. Le Couédic.

Dans une approche globale, elles font tout de même leur effet. La Place des Arts s'est départie de deux chaudières à vapeur qui fonctionnaient au gaz et à l'huile. Elle les a remplacées par six chaudières qui, dans l'ensemble, diminuent le recours à ces sources d'énergie. « Cela nécessite moins d'énergie de faire de l'eau chaude que de la vapeur », précise M. Forgues.

En 2014, la Place des Arts avait noté, malgré une hausse de la consommation d'électricité causée par l'agrandissement des installations et l'ajout d'équipements électriques, que sa consommation de gaz naturel avait chuté de 3,3 millions à 1,8 million de mètres cubes par an après l'implantation des différentes mesures. À la même date, l'organisation avait bénéficié d'une aide financière de 56 000$ de la part de Gaz Métro et de 101 500 $ d'Hydro-Québec pour ses projets en efficacité énergétique, en plus d'un soutien monétaire du ministère de la Culture et des communications dans le cadre du Plan québécois des infrastructures.

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