Après avoir atteint un sommet pour les trois dernières années à tout près de 15$ en février, le cours de l’action de Shawcor s’est replié jusqu’à 11$ en mars. (Photo: 123RF)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
La société canadienne Shawcor (SCL, 14,92$), active dans les services pour l’industrie pétrolière, est bien placée pour effectuer une transition vers les énergies plus propres, et cela semble plaire aux investisseurs, dont parmi eux Philippe Hynes, président de Tonus Capital, une firme de gestion de portefeuilles de Montréal.
Entre l’hiver 2021 et l’automne 2022, le cours de l’action avait fluctué à l’intérieur d’un corridor entre 4$ et 7$ (lignes pointillées bleues). Mais lorsqu’il se dégagea de ce corridor, le titre a bondi jusqu’à près de 15$.
L’un des plus grands fournisseurs de revêtement de tuyaux au monde, la société est reconnue pour les services qu’elle offre principalement dans le secteur des pipelines de pétrole et de gaz.
Mais l’entreprise est déjà engagée dans la vente de ses activités dans les pipelines pour se diriger vers le secteur industriel, se concentrant sur d’autres produits, dont entre autres les tuyaux pour le transport de l’eau et les petits câbles utilisés dans la confection des voitures de plus en plus électriques, note Philippe Hynes qui détient le titre dans ses portefeuilles depuis quelques années. Avec la vente de ses activités de pipelines, Shawcor se retrouvera sans dette avec quelques centaines de millions à investir dans ses autres produits et activités.
Un solide trimestre
Le 11 mai le dirigeant de Shawcor annonçait de solides résultats pour leur 1er trimestre 2023. Les revenus ont atteint 364,4 millions $, résultat qui s’avérait supérieur à la prévision de Zachary Evershed, analyste à la Financière Banque Nationale, qui tablait sur des revenus de 348,7 millions $. Il s’agissait d’une hausse de 36,1% comparativement aux revenus du même trimestre de l’année précédente.
Et les résultats sont encore plus probants quant aux profits. Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) ont été de 54,5 millions $ pour une marge bénéficiaire de 15%, bien au-dessus de la prévision de l’analyste de la Financière qui tablait sur un BAIIA de 38,3 millions $ et une marge 11%. Les bénéfices par action quant à eux ont été de 0,36$, près de trois fois la prévision de 0,13$ de l’analyste.
Que dit le graphique
Après avoir atteint un sommet pour les trois dernières années à tout près de 15$ en février, le cours de l’action s’est replié jusqu’à 11$ en mars. Mais les récents résultats semblent lui avoir redonné du tonus.
Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles, note d’abord que malgré la correction en février, le titre s’est maintenu au-dessus de sa moyenne mobile de 200 jours (ligne grise), si bien que la tendance à la hausse à moyen terme n’a pas été brisée et que le titre semble avoir repris sa poussée vers des niveaux plus élevés.
Le niveau de 15$ constituera bien sûr une résistance importante, mais l’analyste estime que si le titre devait franchir cette barrière, il pourrait s’apprécier jusqu’à 18$. La rapidité à laquelle il atteindra ce niveau déterminera la qualité de l’appui des investisseurs et la confiance qu’ils auront dans la transition de la firme vers des opérations plus vertes.