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Les Bourses nord-américaines affichent toujours une nette baisse à la mi-séance jeudi, les investisseurs digérant avec difficulté les intentions de la Réserve fédérale américaine de réduire prochainement ses mesures exceptionnelles de soutien à l’économie.
Vers 11h45, voici l’état de la situation sur les Bourses:
-À Toronto, l’indice S&P/TSX cède 200 points ou 1,6% à 12067
-À Wall Street, l’indice Dow Jones chute de 230 points ou 1,5% à 14 881
-Le S&P 500 abandonne 27 points ou 1,7% à 1601 et le Nasdaq, 54 points ou 1,5% à 3388.
Les matières premières souffrent particulièrement: l’once d’or perd 75,50$ US ou 5,5% à 1298$ US, se retrouvant à un plus bas en près de trois ans. Le baril de Brent, qui sert de référence sur le marché québécois, laisse tomber 3,08$ US ou 2,9% à 103,04$ US.
Les assureurs figurent parmi les rares titres à échapper à la vague baissière. L’action de l’Industrielle Alliance gagne 3% à 40,44$, celui de Manuvie de 1,8% à 16,85$.
Le secteur des matériaux est le plus meurtri: il perd près de 5%. Les titres des producteurs d’or fondent: le géant Goldcorp recule de 5,5%, celui de Kinross Gold, de 8%.
La Bourse de New York avait déjà été fortement affectée mercredi par les déclarations des responsables de la Fed: le Dow Jones avait cédé 1,35% à 15112 points et le Nasdaq 1,12% à 3443 points.
Lisez le blogue de Dominique Beauchamp Changement de la Fed: ce qu'il faut en penser
Tandis que les investisseurs ont largement profité ces derniers mois des liquidités que la Fed injecte massivement tous les mois dans le système via des achats d'actifs, il a suffi que l'institution évoque un ralentissement de cette mesure pour angoisser les acteurs du marché.
A la suite d'une réunion du Comité de politique monétaire de la Fed mercredi, son président, Ben Bernanke, a en effet averti que l'institution, encouragée par de meilleures perspectives économiques, pourrait réduire dès cette année le montant des titres qu'elle rachète sur le marché et y mettre définitivement un terme en 2014.
«La Fed se prépare à se retirer progressivement d'une des mesures les plus offensives de son histoire et les investisseurs en ont pris note», a remarqué Chris Low, de FTN Financial.
«Même si M. Bernanke n'a eu de cesse de répéter lors de sa conférence de presse que les futures décisions monétaires seraient dictées par l'amélioration des indicateurs économiques», le marché «n'a semble-t-il voulu retenir que le fait que la Fed semble favoriser un ralentissement de ses achats d'actifs un peu plus tôt qu'initialement anticipé», a remarqué Patrick O'Hare, de Briefing.com.
La morosité des investisseurs était renforcée par la plus forte contraction en neuf mois de la production manufacturière en Chine, nouvel indice d'un ralentissement de la croissance dans la deuxième économie mondiale.
L'annonce d'une hausse plus forte que prévu des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière ou la progression moins solide qu'anticipé de l'indice composite des indicateurs économiques américains en mai n'était pas non plus de nature à remonter le moral des courtiers.
L'augmentation des ventes de logements anciens en mai et une nette reprise de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie en juin ne sont pas parvenues à réconforter, même légèrement, les investisseurs.
Titres américains en action
Les valeurs bancaires étaient les premières affectées par les annonces de la Fed: Bank of America reculait de 1,21% à 13,03 dollars, Citigroup de 2,32% à 48,38 dollars, JPMorgan Chase de 1,71% à 52,63 dollars, Morgan Stanley de 3,37% à 25,23 dollars et Goldman Sachs de 2,35% à 157,76 dollars.
Le groupe informatique Microsoft, qui a fait marche arrière sur les limitations qu'il entendait imposer pour l'usage des jeux vidéo d'occasion sur sa nouvelle console Xbox One, perdait 1,47% à 34,08 dollars.
Le fabricant de logiciels Oracle cédait pour sa part 0,88% à 33,79 dollars avant la diffusion de ses résultats après la clôture.
Dans le secteur aéronautique, Boeing abandonnait 1,85% à 100,36 dollars. Le groupe a annoncé qu'il avait enregistré des commandes fermes d'une valeur de 38 milliards et des intentions de commandes évaluées à un peu plus de 22,2 milliards au salon aéronautique du Bourget, soit un peu moins que son concurrent européen Airbus.