François-Xavier Souvay, président et chef de la direction, en marge de l’assemblée annuelle.
Jed Dorsheimer, de Canaccord Genuity, tempère aussi son cours cible de 21 à 16 $, mais recommande toujours l'achat du titre. «Vu la marge brute élevée du premier trimestre, nous regagnons confiance dans la capacité de la société de récolter les fruits de ses investissements», note-t-il.
Le bond trimestriel de 64 % des revenus des principaux produits ainsi que la marge brute élevée redonnent de la crédibilité à ses ambitieux objectifs à long terme, écrit pour sa part Ben Holton, de RBC Marchés des Capitaux. Son cours cible passe de 25 à 23 $.
Le plan d'action avant tout
Rencontrés à la deuxième assemblée annuelle de la société, le fondateur et pdg François-Xavier Souvay et son chef de la direction financière, Robert Comeau, font peu de cas de cette dynamique purement boursière.
«Il est dangereux de perdre le point focal quand on se préoccupe du cours de l'action. Nous gérons l'entreprise en fonction de notre plan d'action, qui fonctionne comme prévu. Tôt ou tard, nos réalisations se répercuteront sur notre valeur en Bourse», a confié M. Souvay. L'entrepreneur de 45 ans ne regrette aucunement son entrée en Bourse, qui a fourni à sa société un capital de croissance de 115 millions de dollars.
Il souligne que Lumenpulse, qui configure et assemble des luminaires dans ses locaux du quartier Griffintown, dispose d'une capacité manufacturière d'environ 300 M$, soit le triple des revenus affichés en 2015.
M. Comeau rappelle aussi qu'en 18 mois, Lumenpulse a presque déjà atteint certains des objectifs qu'elle s'était fixés pour 2019.
Ainsi, au premier trimestre, sa marge brute a atteint 47,2 %, ce qui n'est pas bien loin de l'objectif des 50 % promis d'ici quatre ans.
La structure de coûts fixes devrait rester stable à l'avenir, ce qui lui procurera un énorme levier de rentabilité à mesure que les revenus augmenteront, a expliqué M. Comeau, qui prendra sa retraite à la fin de l'année.
«Les investisseurs constateront tout notre potentiel quand ils verront notre marge d'exploitation s'améliorer au cours des prochains trimestres», dit-il.
Les dépenses de rémunération et les commissions aux agents et aux revendeurs augmentent, mais cela reflète la hausse des ventes et des marges, ajoute celui qui deviendra en 2016 un conseiller. Il concentrera ses efforts sur diverses initiatives clés, dont les acquisitions.
Le début d'un long parcours
L'optimisme des dirigeants ne tient pas qu'à l'enthousiasme propre aux entrepreneurs. Il repose aussi sur une foule de moyens entrepris pour capter les occasions qui se présentent et relever les marges.
Pour soutenir la croissance, M. Souvay a recruté en juin Marc Filion au nouveau poste de chef de la direction commerciale. L'ex-dirigeant de Telus Santé et de BCE Emergis «met déjà à profit son savoir-faire en commercialisation pour aider les équipes à élever leur jeu à un autre niveau», dit-il.
Après avoir renforcé sa chaîne d'approvisionnement et automatisé certaines fonctions d'assemblage, Lumenpulse a raffiné ses procédés avec l'aide d'un expert externe. La petite rationalisation a entraîné l'abolition de 20 postes et devrait dégager des économies annuelles de 2,1 M$.
Pour percer plus rapidement le marché nord-américain des détaillants et des hôtels, qui a fait le succès de sa filiale britannique AlphaLED, Lumenpulse a instauré une structure de comptes majeurs, dont les retombées apparaîtront progressivement. L'entreprise réduit aussi ses coûts d'approvisionnement et augmente certains prix de vente, en ajoutant ses technologies brevetées aux gammes de luminaires qu'elle a acquises.