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La presse financière regorge actuellement de commentaires d’experts qui suggèrent aux investisseurs de vendre toutes leurs actions, prévoyant un écroulement prochain du marché boursier. Marc Faber, éditeur du Gloom, Boom & Doom Report, vient d’ajouter son nom à cette liste en prédisant que l’indice S&P 500 pourrait chuter de 50% prochainement. Considérant que l’indice a plus que triplé depuis la crise financière, la tentation de suivre ce conseil pourrait être grande chez plusieurs investisseurs.
Mais il y a mieux à faire que cela, rétorquent certains gestionnaires consultés par LesAffaires.com. Il faut plutôt profiter de la faible volatilité actuelle pour acheter de l’assurance à bon marché. Selon eux, le marché des options offre présentement cette occasion.
Larry Berman, président et gestionnaire de portefeuilles, ETF Capital Management, conseille d’acheter des options de vente (put options) sur le fonds négocié en bourse (FNB) iShares S&P 500 ETF (Tor., XSP) qui se négocie à la bourse de Toronto.
Ce FNB réplique l’évolution de l’indice S&P 500, et il est protégé contre les fluctuations des devises. Il se négocie actuellement autour de 25$. Larry Berman suggère d’acheter les «Put octobre 24» qui sont offerts à 0,40$. Ces options confèrent à l’acquéreur le droit de vendre le FNB à 24$, et ce jusqu’au troisième vendredi du mois d’octobre. Ainsi, pour moins de 2% de la valeur du FNB (0,40$), l’investisseur se verra entièrement protégé contre toute baisse de plus de 4% de l’indice, et ce pour les prochains deux mois et demi. Rappelons que lors du recul boursier de février, ce FNB était tombé à 20,50$, soit 18% plus bas que le niveau actuel.
«Au lieu de tout vendre comme le suggèrent certains, vendez plutôt seulement 2% de vos titres en portefeuille les plus susceptibles de baisser rapidement lors d’un recul de marché, et utilisez les fonds pour acheter les 'put'», dit M. Berman.
Cette stratégie, qui équivaut en fait à acheter de l’assurance, fait beaucoup de sens actuellement parce que la volatilité est très basse, ajoute Ismaël Chiadmi, gestionnaire du risque et des produits quantitatifs chez Montrusco Bolton.
L’indice de volatilité VIX, surnommé l’indice de la peur, est présentement à peine supérieur à 11. Sa moyenne historique est de 16 et il a déjà atteint 80 dans les périodes de volatilité extrême. Or, le VIX est calculé à partir des primes sur les options du S&P 500. Ainsi, lorsque le VIX est très bas, les prix des options sont forcément très bas.
Sans abonder dans le sens des prophètes de malheur qui prédisent l’écroulement des marchés boursiers, le gestionnaire de Montrusco Bolton croit qu’il est sage actuellement de se doter d’un peu d’assurance contre les intempéries.
Les actions sont trop chères compte tenu des profits que réalisent actuellement les grandes sociétés, selon lui. Si elles continuent de s’apprécier, c’est qu’elles profitent de l’abondance des liquidités fournies par les banques centrales.
Mais cela ne durera pas éternellement. «Le risque de dérapage est bien réel. Or, comme la protection ne coûte pas cher, pourquoi s’en priver», dit M. Chiadmi. «Mieux vaut acheter un peu de sécurité aujourd’hui et ainsi éviter d’être malheureux plus tard», conclut-il.