Simon De Baene (3e en bas, à partir de la droite) et des employés de GSOFT
NDLR: À compter d'aujourd'hui, Simon De Baene, fondateur de la société GSOFT, entretiendra un blogue sur l'importance du bien-être au travail. Voici son premier billet.
Si nous voulons bâtir de grandes choses au Québec, il va falloir que nos organisations se posent de sérieuses questions sur l’environnement de travail offert à leurs employés. Je suis toujours déçu d’entendre des histoires d’horreur sur le climat de travail de certaines entreprises et je crois qu’un vent de changements doit s'amorcer immédiatement.
La triste réalité c’est que beaucoup trop de gens détestent leur travail et, bien souvent, ce n’est pas par manque de volonté, mais plutôt en raison de la culture d’entreprise en place : des gestionnaires qui prennent plaisir à microgérer, des collègues qui ne pensent qu’à leurs propres intérêts, des valeurs d’entreprise qui ne veulent rien dire, une mission qui se résume à enrichir les actionnaires, aucun plan de développement, des outils désuets, un espace de travail déprimant, le manque de reconnaissance et la liste est encore longue.
Mais qu’est-ce que les entreprises peuvent bien s’attendre de leurs employés dans un tel contexte? C’est simple, quand tu offres le strict minimum, tu reçois le strict minimum en retour, et je suis surpris que ce concept fondamental soit encore si peu compris de nos dirigeants. Une chose est certaine, le désengagement des employés est un phénomène important qui a des conséquences graves.
« Si tu n’inspires pas les gens à venir travailler chaque matin, tu ne peux pas t’attendre à aller chercher le meilleur d'eux. »
Les organisations produisent beaucoup moins et le niveau de qualité diminue. Si tu n’inspires pas les gens à venir travailler chaque matin, tu ne peux pas t’attendre à aller chercher le meilleur d'eux. Ils vont en donner juste assez, mais sans plus, et je les comprends.
La créativité, une grande force du Québec, est beaucoup moins stimulée et les grandes innovations émergent plus difficilement. Ce n’est pas évident de trouver de grandes idées pour changer le monde quand toute ton énergie sert uniquement à survivre au boulot.
Le travail devient une grande source de stress et la santé se fragilise. En plus, ce mauvais stress se transporte à la maison, ce qui n’est vraiment pas idéal pour les relations familiales.
Tout ça, c’est exactement l’environnement de travail que je ne voulais pas bâtir lorsque j’ai fondé GSOFT en 2006, mais je suis tombé dans le piège de faire comme les autres et il aura fallu plusieurs années pour comprendre que le bonheur au travail est la clé du succès. Aujourd’hui, je réalise que cette culture exceptionnelle axée sur le bonheur des employés est la principale cause de notre succès.
Et pour se rendre là, c’est plus simple qu’on le pense. Il suffit de retourner aux bases trop souvent négligées.
Avant tout, il faut se doter d’une mission et de valeurs qui inspirent. C’est primordial de présenter clairement aux gens le pourquoi derrière ce qu’ils font. Ils doivent sentir qu’ils contribuent à une grande cause et qu’ils font la différence, peu importe leurs tâches. Il ne faut pas juste que ce soit des mots sans fondement cachés quelque part dans le manuel de l’employé ou sur le site web.
C’est très important d’embaucher des gens talentueux qui partagent les valeurs de l'organisation. Les défis offerts aux employés doivent être à la hauteur de leurs ambitions. L'environnement de travail doit être inspirant et confortable. Prendre des risques et faire des erreurs doivent faire partie du quotidien. Les gestionnaires doivent faire pleinement confiance à leur équipe. Les objectifs à atteindre doivent être clairs. Le feedback et la reconnaissance doivent être systématiques.
Et quand c’est vraiment pris au sérieux, la dynamique de l’organisation a le potentiel de changer complètement. Tout devient soudainement possible. Les employés sont fiers de leur travail et ils ont envie de se surpasser tous les jours. Ils comprennent le pourquoi derrière ce qu’ils font et ils sentent qu’ils font une réelle différence. Le travail est de meilleure qualité, les projets sont livrés plus rapidement et les clients reçoivent un meilleur service. Encore mieux, les gens retournent à la maison avec un grand sentiment d’accomplissement. C’est un contexte gagnant pour tout le monde! Enfin!
Au final, je crois que les organisations peuvent difficilement avoir du succès lorsqu’elles n’accordent aucune importance à leurs employés. Pour celles qui arrivent encore à le faire aujourd'hui, c’est clairement une question de temps avant de frapper le mur. Selon moi, celles qui comprendront que le bonheur au travail est la clé du succès seront celles qui auront le plus de chances de changer le monde.
Moi, je veux faire partie de ceux qui vont changer le monde. Je veux profiter de cette tribune qui m’est offerte par Les Affaires pour vous expliquer comment je compte m’y prendre. Êtes-vous prêts à me suivre?