Dans ce blogue il y a quelques semaines, nous avions suggéré à Pauline Marois d’embaucher Michel Labrecque à la tête de la RIO. Nos voeux ont été exaucés.
Monsieur Labrecque, vous savez que le plus dur reste à faire.
Pour avoir communiqué avec vous, je sais que vous avez hésité. Ce n’est pas une mince tâche que de faire bouger ce «pachyderme». Le substantif est de vous...
Espérons que vous aurez les moyens et la latitude de vous entourer de gens compétents, imaginatifs, créatifs. Ce chantier – car il s’agit vraiment de bâtir une réalité nouvelle – exigera de la vision, pas seulement des talents de comptable et d’administrateur. Et de la vision, vous en avez eu jusqu’ici.
Ce chantier sera à plusieurs niveaux:
• À celui des équipements proprement dits. Que faire du stade? Le rapport final du comité-conseil Bissonnette (remis le 12 décembre 2012, il y a déjà plus d’un an...) a été clair: s’il veut répondre aux attentes des Montréalais, le lieu devra connaître une «cure de rajeunissement», «faire peau neuve»: toit rétractable, nouveaux équipements, un parc «vert à 100%, un musée des sports. Le tout pour 2027. D’autres voix clament qu’il faut démolir cet «éléphant blanc» qui a «coûté trop cher». Pour trancher, votre équipe et vous devrez dire ce que vous entendez faire (comment, selon quel échéancier et à quels coûts) du mât et de ses nombreux étages vides, du funiculaire et du sommet de la tour, sans compter tout ce qui occupe ce quadrilatère de 55 hectares.
Le groupe français Altiplano vient tout juste d’annoncer qu’il ouvrira dès l’été prochain un Parc acrobatique urbain (sic) sur l’esplanade au pied de la tour, esplanade qui accueille de plus en plus d’événements. Comment un tel équipement s’intégrera-t-il dans l’ensemble?
• À celui du milieu immédiat. À la fin du 19e siècle, quand les frères Oscar et Marius Dufresne ont imaginé leur ville de Maisonneuve, ils voulaient en faire une cité modèle, équilibrée dans ses fonctions. Rappelons que ce projet comprenait, entre autres, l’aménagement d’un jardin botanique et d’espaces verts, d’un golf, de terrains de sport, d’amphithéâtres. La guerre de 14-18 et une crise du logement liée à un effondrement du marché immobilier ont mis la ville de Maisonneuve dans un tel embarras financier qu’elle a dû demander son annexion à Montréal en 1918. Fin du rêve.
Par la suite, ce quartier a connu une évolution largement dictée par les impératifs de Montréal dont le centre économique et politique vibrait beaucoup à l’ouest. Un Parc Olympique renouvelé dans sa vision pourrait renouer avec le rêve des frères Dufresne. S’identifier à Maisonneuve. Et ne plus être un