Rien ne remplace le contact rendu possible grâce au voyage d'affaires. (Photo : Ashim D'Silvav pour Unsplash)
BLOGUE INVITÉ. Depuis maintenant environ deux ans, le voyage d’affaires, tel qu’on le connait, fait face à une crise sans précédent. En quelques jours à peine, le monde entier a fermé ses portes. Les congrès et réunions ont été annulés; les déplacements, pour la plupart, interdits; les hôtels et restaurants fermés. La réunion Zoom en direct de notre sous-sol a rapidement remplacé le voyage d’affaires et les rencontres dans les lobbys d’hôtels.
Avec l’espoir d’une sortie de crise qui se pointe le nez, quel est l’avenir des voyages d’affaires?
Pour ma part, mon dernier déplacement hors du pays date de février 2020. Sur invitation, je m’étais rendu à Paris, avec ma bonne amie Anne Marcotte, afin d’y donner quelques conférences, notamment au salon des Entrepreneurs, qui accueille des dizaines de milliers de visiteurs. Le soir, je profitais de ma présence sur place pour faire une tournée des bars et restaurants avec Mathieu, notre chef de marché pour la France.
Depuis donc très exactement 739 jours (j’ai été voir sur mon fil Instagram mon dernier statut en direct de Paris!), mis à part un aller-retour à Toronto en automne 2021, je ne me suis pas déplacé pour un voyage d’affaires.
Il va sans dire que c’est une vie à l’opposé de celle que je vivais prépandémie. Ça faisait déjà cinq ou six ans que je me déplaçais en permanence ici et là afin de rencontrer des clients, des fournisseurs, donner des conférences, participer à des salons professionnels et ouvrir de nouveaux marchés. De l’Allemagne en passant par l’Angleterre, l’Autriche, le Mexique, les États-Unis et le reste du Canada, rares étaient les mois où je ne prenais pas l’avion par affaires.
Vivement le retour de voyages d’affaires
Aujourd’hui, ma vie a bien changé. Depuis mars 2020, j’apprécie la chance de lire une histoire et de coucher tous les soirs mes enfants, de me réveiller tous les jours aux côtés de ma femme, Karo, et d’être moins en mode « toujours à la course dans mes bagages ». J’ai eu le privilège de ne pas « manquer » une seule journée de la vie de notre fils, Raphaël, depuis sa naissance le 30 juillet 2020. Comme quoi nous ne sommes jamais satisfaits, malgré toutes ces richesses, le voyage d’affaires me manque.
Il me manque pour différentes raisons. Premièrement, pour le simple plaisir de la curiosité, de la découverte des lieux et des personnes. Deuxièmement, pour l’appréhension, l’excitation, le stress, le rituel de devoir se déplacer et se préparer à accomplir sa tâche, que ce soit de faire une vente, de répondre à des questions de journalistes ou de convaincre un distributeur. Troisièmement, pour le plaisir de savoir, en atterrissant à l’aéroport de Montréal, que ma famille m’attend, que j’ai tant de choses à leur raconter, que j’ai si hâte de les coller, de les embrasser, de les prendre dans mes bras et de leur dire qu’ils m’ont manqué.
Bien qu’il y ait certains avantages indéniables de ne pas « pouvoir » se déplacer, notamment en temps, j’ai hâte de reprendre l’avion et de renouer avec le monde. C’est fou à dire, mais malgré le chagrin que je ressentais chaque fois que je montais dans le taxi pour l’aéroport et qu’à travers la vitre, je souriais et envoyais des bisous à mes filles quant au fond, je voulais plutôt verser des larmes, malgré ce sentiment que je détestais, le voyage d’affaires me manque. Les artistes ont une expression que certains entrepreneurs pourraient emprunter dans cette situation, « The show must go on ».
Voyages irremplaçables
Maintenant quoi? On retourne à nos anciennes habitudes? On adopte l’option téléconférence à vie? On mélange le tout? Bien entendu, cela dépend du type d’emploi. La réalité n’est pas la même que l’on soit responsable des ventes à l’international ou que le poste nécessite que de rares déplacements à l’extérieur.
Pour ma part, je suis convaincu que le voyage d’affaires renaîtra de ces sombres années pour la simple et bonne raison que rien ne remplacera jamais la puissance d’une poignée de main franche, d’un regard inspirant confiance ou d’un bon repas où l’on découvre qui est vraiment notre client, partenaire ou fournisseur.
Pour conclure, je ne pourrais passer sous silence le rôle essentiel que jouent les employés d’aviation, les chauffeurs de taxi, les hôteliers et restaurateurs qui sont essentiels, aussi, de ces voyages d’affaires.
Pour toutes ses raisons et bien plus, je compte bientôt pouvoir reprendre l’avion et pousser un immense soupir de soulagement en atterrissant à Paris, Berlin, Londres ou ailleurs, et me dire qu’enfin, la tempête est derrière nous!