(Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Le dictionnaire Larousse décrit la curiosité comme étant la «Qualité de quelqu’un qui a le désir de connaître, de savoir.» Emprunter du latin curiositas, ce «désir de connaître» est à la base même de notre civilisation.
Sans ce besoin d’explorer, de chercher, de questionner, de réfléchir, de tester… nous serions certainement encore aujourd’hui plus proches de notre ancêtre Néandertal que de l’Homo sapiens que nous sommes devenus.
Cela étant dit, j’aborde régulièrement le thème de la curiosité étant, à mes yeux, la base de tout succès, dans la vie tout comme en affaires. Après tout, des plus grands scientifiques aux légendaires bâtisseurs, c’est grâce à leur désir de connaître et de savoir qu’ils ont bien souvent réussi ce que l’on pensait impossible.
Des frères Wright qui ont été les premiers à faire un vol dans un avion à moteur, révolutionnant au passage les moyens de transport, l’architecte Zaha Hadid dont certains croquis étaient tellement avant-gardistes qu’il fallut attendre plusieurs années afin que les techniques de construction évoluent afin de les réaliser ou la découverte du radium et du polonium par Marie Curie, sans curiosité, rien de tout cela aurait vu le jour.
Nous ne le réalisons pas toujours, mais nous vivons à une époque où ce désir de connaître est mis à risque par l’évolution technologique qui nous simplifie grandement la tâche, il faut le dire. Avec l’apparition de Google qui nous a permis d’effectuer nos recherches en quelques clics plutôt que de se déplacer dans une bibliothèque, le téléphone intelligent qui nous a rendu le tout disponible partout, en tout temps, au bout de nos doigts et maintenant les différents outils/robots munis d’une intelligence artificielle, le risque de perdre graduellement notre instinct de curiosité est de plus en plus présent.
Car contrairement aux évolutions dans des secteurs tels la construction ou le transport qui ont permis de réduire considérablement les accidents ou la pollution par exemple, le fait de «donner tout cuit dans la bouche» au niveau de la curiosité intellectuelle est un raccourci dangereux pour notre savoir collectif.
Heureusement, l’intelligence artificielle a ses limites. Pour la première il ne suffit que de débrancher l’appareil ou le mettre hors réseau pour y mettre fin, blague à part, il démasque très facilement les nouveaux imposteurs. En effet, rien de plus facile que de démasquer un étudiant, un employé ou toute autre personne avec qui vous avez l’habitude de collaborer grâce à la «signature» de ces robots qui, au final, ne sont que des robots crachant des textes «sans saveurs ni couleurs».
Attention, loin de moi l’idée de dénoncer ces nouveaux outils! Au contraire, de Google à ChatGPT en passant par Midjourney et les autres, je suis le premier à les rajouter à mon arsenal comme outils complémentaires et non comme seule et unique source de toutes mes recherches et questionnements.
C’est ici que la curiosité rentre en jeu et démontre à quel point elle est importante à promouvoir ainsi qu’à cultiver. Personnellement, je vous invite à ne pas céder à la tentation du «raccourci intellectuel» en faisant de celle-ci la seule et unique source de vos recherches et vous incite à redécouvrir le plaisir de la curiosité, la vraie, pas celle qui arrive en quelques secondes sur votre écran, mais celle qui vous différencie et qui vous donne entière satisfaction sur le travail que vous avez fait.
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