Arrêtons la fuite de capitaux de 100M$ vers les États-Unis!

Publié le 31/05/2024 à 09:11

Arrêtons la fuite de capitaux de 100M$ vers les États-Unis!

Publié le 31/05/2024 à 09:11

(Photo: 123RF)

Un texte de Martin Clermont, ing., président de Les Solutions Will et Jean-François Léonard, PhD, VP, affaires publiques et gouvernementales, Les Solutions Will

 COURRIER DES LECTEURS. Nous remettons en question le refus de Québec de permettre aux entreprises du Québec assujetties au système de plafonnement et d’échange de droits d’émission (SPEDE) d’acheter des crédits de carbone disponibles au Québec afin de compenser leurs surplus d’émission de GES et de permettre aux PME du Québec de recevoir de l’argent pour compenser leurs efforts quotidiens de réduction. 

Cette situation entraîne une fuite annuelle des capitaux de l’ordre de 100 millions de dollars (M$) puisque les entreprises qui ont des plafonds d’émission GES à respecter achètent plus de 97% de leurs crédits – selon les données du gouvernement – aux États-Unis. Nous proposons depuis plusieurs années que ces entreprises puissent avoir accès aux crédits de carbone, vérifiés sous des programmes reconnus, produits et disponibles au Québec sur le marché volontaire du carbone qui est, comme son nom l’indique, accessible à tous. 

Car cela mène à des situations un peu absurdes. Ainsi Rio Tinto, qui achète des crédits de carbone sur le marché américain, ne peut pas acheter ceux qui sont générés par l’Église Notre-Dame de Laterrière à deux pas du complexe Rio Tinto de Laterrière, ou de Boisaco, une coopérative du Saguenay qui fabrique du bois d’œuvre et qui est située à une centaine de kilomètres d’Arvida. 

Il est important que Québec permette aux entreprises d’ici d’acheter des crédits de carbone disponibles localement. Cela réduirait la fuite de capitaux vers les États-Unis, rendrait plus robustes et accélérerait les initiatives de réduction des émissions de GES des PME québécoises. Il est également essentiel de sensibiliser davantage les entreprises sur l’importance de réduire leurs émissions de GES et de compenser leur empreinte carbone. Les grandes entreprises qui émettent plus de 25 000 tonnes de GES annuellement devraient avoir accès aux crédits de carbone locaux qui sont disponibles sur les marchés volontaires. 

Comme l’écrivait Jean Nolet, directeur général de la Coop Carbone, « [si personne] ne remet en cause l’idée qu’il faille assurer l’intégrité du marché du carbone… les acteurs les plus expérimentés rappellent qu’une tonne de GES réduite est une tonne réduite, quelle que soit la technologie utilisée et quel que soit le lieu de cette réduction et qu’en fin de compte, c’est ça qui compte dans le contexte d’urgence climatique auquel nous faisons face. »

 

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