La semaine dernière, je vous faisais part de ce que le nord de l'Europe fait de mieux en matière de villes intelligentes. Cette semaine, permettez-moi de revenir sur le sujet, mais en vous parlant de notre métropole cette fois.
La Ville de Montréal annonçait le 10 juin la création d'un fonds de 100 millions de dollars, baptisé Capital Intelligent Mtl, destiné aux entreprises innovantes. De quoi accélérer le rattrapage de Montréal en matière de ville intelligente. Car même en ses rangs, on reconnaît que notre métropole traîne pas mal la patte. Pour faire image, disons qu'on a particulièrement hâte de comprendre ce qu'on entend par «solutions de mobilité urbaine».
Évidemment, on attend davantage de ce fonds qu'il éradique le gymkhana entre les cônes orange. Oui, la ville intelligente adoucit les moeurs, mais il s'agit aussi d'un outil de développement économique. Un créneau d'avenir, ont rappelé les promoteurs de Capital Intelligent Mtl. Et il est plus que temps d'entrer dans la danse. C'est maintenant que se décident les choix technologiques des grandes agglomérations, c'est maintenant qu'il faut soutenir nos entreprises pour qu'elles assurent rapidement une position dominante dans ces nouveaux marchés. Mobilité, gouvernance, matières résiduelles, services d'urgence, éducation, éclairage, etc. Je pourrais longuement énumérer les domaines à réinventer.
Pour y arriver, l'effort de Montréal est concerté. Ce sont 23 organisations privées qui ont mis la main à la poche pour financer le nouveau fonds. Du capital privé, administré par la Ville avec le soutien du gouvernement du Québec.
Juste avant d'en faire l'annonce, le maire Denis Coderre donnait une conférence devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, pendant laquelle il a largement parlé de concertation. «Plutôt que chacun tire la couverte de son bord, la Ville travaille avec la Chambre de commerce, Tourisme Montréal et Montréal International, a-t-il insisté. Tout le monde tire dans le même sens.»
Le maire Coderre veut bâtir la métropole de la réconciliation. Avec le gouvernement fédéral, avec les régions du Québec, et même avec Toronto, c'est dire !
Reste qu'outre la concertation, un autre mot dominait son discours : sacrifice. Si j'ai bien été attentive, il est revenu à six reprises. Le maire nous demande d'endurer les travaux pendant que son administration bâtit «un modèle qui va faire l'envie du monde».
M. Coderre est un tribun d'exception. Un leader au discours rassembleur. On se sentirait presque mal de ne pas le suivre. On a juste hâte d'entrevoir la ville qu'il nous dessine.
Julie Cailliau
Rédactrice en chef
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