Un exemple frappant : les tempéraments colériques... Photo: DR
Vous avez sans doute déjà entendu parler de personnes «toxiques». Il peut s’agir d’un patron, d’un collègue, parfois même d’un ami ou d’un membre de notre famille. Peu importe la nature de la relation, une dynamique malsaine peut se créer au tout début, ou de façon plus sournoise. L'important est alors d’écouter sa voix intérieure.
Lorsque vous ressentez un malaise ou un inconfort, il est important de mettre cartes sur table, car rester dans une telle dynamique peut faire des ravages sur votre estime de vous-même, et donc, sur votre productivité et votre habileté à amener votre entreprise dans la bonne direction.
(Note : portez attention à la façon dont, dans ce texte, j’emploierai le terme «relations toxiques» plutôt que «personne toxique». Vous comprendrez pourquoi au fil de votre lecture.)
Pour illustrer la situation, analysons ensemble l’exemple de Jacques et Christian, deux associés dans une boîte créative.
Jacques et Christian ont choisi de s’associer, car ils se complètent bien au niveau de leurs forces et intérêts. Jacques est responsable du développement des affaires, du marketing et des finances, alors que Christian est responsable des opérations et des ressources humaines et de l’innovation. Après plus de deux années en affaires, l’entreprise est profitable, et l’engouement au niveau de leur commerce en ligne est si fort qu’ils songent à ouvrir un bureau en Argentine où, contre toutes attentes, la demande est particulièrement forte.
De l’extérieur, tout paraît tout beau. Mais en réalité, Christian n’en peut plus de devoir gérer les humeurs de Jacques. Depuis de nombreux mois, il a l’impression de marcher sur des oeufs et, chaque jour, il tente d’évaluer si son associé est dans de bonnes dispositions, ou pas. Étant de nature introvertie, Christian n’aime pas la confrontation, si bien que lorsque Jacques hausse le ton, Christian se sent mal et préfère se retirer.
Certes, Christian a tenté à quelques reprises de faire prendre conscience à son associé que ses difficultés à gérer sa colère avaient un impact négatif sur lui et même sur certains de leurs fournisseurs et employés. Mais chaque fois, Jacques s’est excusé en disant vivre des choses difficiles à la maison et a promis de faire attention; à ceci près que lorsqu'on chasse le naturel, il revient au galop...
Christian vit un dilemme. D'une part, il ressent de moins en moins de satisfaction au travail, et appréhende ses interactions avec son associé. D'autre part, l’entreprise prend son envol... À cela s'ajoute le fait que vendre ses actions à Jacques et quitter la responsabilité des opérations, des ressources humaines et de l’innovation impliquerait, du moins à court terme, une baisse de rentabilité qui pourrait être fatale pour l’entreprise.
Alors, quel est l'échappatoire lorsqu’on se trouve coincé dans une telle relation toxique?
Christian, qui pris conscience de la toxicité de sa relation d’affaires, a de ce fait une partie de la réponse : il s’est écouté, et il a tenté à plusieurs reprises de trouver un terrain d’entente avec Jacques. Après avoir subi cette situation durant plusieurs mois, il a fini par se rendre compte qu’il n’allait pas être en mesure de changer la dynamique et qu’il allait devoir faire un choix. Lequel? Supporté par sa conjointe, Christian a décidé de quitter l’entreprise, histoire de sauvegarder sa santé physique et psychologique; et ce, en prenant soin de ne pas ternir la réputation de Jacques. Il en est arrivé à la conclusion que leur relation était devenue toxique, en raison de leurs tempéraments radicalement opposés.
Bien sûr, la solution n’est pas toujours de quitter. Cela étant, lorsqu’on a l’impression d’avoir fait tout ce qui était en notre pouvoir pour arranger les choses, il faut savoir lâcher prise. À terme, vous vous féliciterez d’avoir pris la meilleure décision pour vous.