Encore la promesse d’un paradis technologique sur terre? La bonne nouvelle d’un évangéliste du numérique? Le sermon d’un énième messie de la cryptographie (car oui, le «Jésus du Bitcoin» existe déjà)?
Non, en vérité, ce concept de «blockhain qui bénéficie à l’humanité» se veut nettement moins mystique puisqu’il provient de l’appel à candidatures lancé dernièrement par l’Unicef.
Le Fonds pour l’enfance des Nations unies cherche en fait à investir dans des start-up susceptibles d’améliorer la vie des plus jeunes, et surtout, des plus vulnérables.
On parle ici d’un financement de démarrage de 50000 à 90000 $US pour de jeunes pousses disposant d’un prototype de chaîne de blocs, fonctionnel, open-source et affichant des résultats prometteurs.
«Nous cherchons des entreprises développant des solutions logicielles recourant par exemple aux smarts contracts, à l’analyse de données ou au minage, pour résoudre des urgences d'intérêt public», précise le Fonds d’innovation de l’Unicef.
L’institution a déjà investi plusieurs millions de dollars dans une cinquantaine de projets techno répartis sur 28 pays.
On citera l’application argentine Cboard permettant aux personnes souffrant de troubles du langage de communiquer, le système palestinien RedCrow qui fournit des alertes de sécurité ou la plateforme kényane ASR pour gérer des missions aériennes avec des drones.
Mais les équipes de l’Unicef ont conscience que les technologiques basées sur les chaînes de blocs introduisent des systèmes de confiance et d'échanges révolutionnaires.
Et quoi de mieux pour mesurer les réels apports et défis d’une innovation que d’expérimenter sur le terrain, comme en soutenant la Fondation IXO et son protocole de «preuve d'impact» en Afrique du Sud.
L'argent qui sera ici offert aux start-up sélectionnées servira à tester et valider le prototype de blockchain. Les entreprises bénéficieront aussi de l’assistance technique de l'équipe «Ventures» de l'Unicef et de son réseau professionnel afin de développer les modèles d'affaires.
L'un des objectifs consiste également à faire croître les pousses et générer des bénéfices car la stabilité financière facilitera l’adoption de ces «blockchains humanitaires», sans se soucier de frontières.
On précisera que ni les organisations non gouvernementales ni les universités ne peuvent prendre part à ce #BlockchainCall du Fonds pour l’enfance.
Les start-up canadiennes ne peuvent pas non plus soumettre leur projet à ce programme de financement.
Seuls les entreprises enregistrées dans des pays où l’on observe peu d’investissements de capitaux dans de toutes nouvelles entreprises de technologie (tels que Cuba, le Mexique, la République dominicaine) peuvent introduire leur dossier avant le 28 février 2018.
Néanmoins, vu la richesse de notre immigration ou des liens commerciaux tissés avec ces économies voisines et autres partenaires internationaux, l’initiative de l’Unicef inspirera peut-être entrepreneurs et capital-risqueurs d’ici.