Saviez-vous que le Québec compte plus de 550 000 travailleurs autonomes et que plus de la moitié des entreprises emploient moins de 5 personnes ?
Ça fait beaucoup de gens qui travaillent très fort et qui ont souvent une vie de fou, mais que les politiciens tendent à oublier lorsqu'ils prennent des décisions en matière d'économie. Alors que les promesses pleuvent de partout en cette fin de campagne électorale, les petits entrepreneurs ne sont pas gâtés.
Jugez-en par vous-même avec ce tour d'horizon des trois grands partis.
Tout d'abord, parmi les mesures potentiellement intéressantes, notons qu'un gouvernement du Parti libéral du Québec porterait de 50 à 75 % l'aide financière accordée aux entreprises pour la mise en place de programmes de formation de la main-d'oeuvre. Cependant, selon le site Web d'Emploi-Québec, pour être admissible à une subvention, votre projet doit correspondre aux objectifs du Plan d'affectation des ressources du Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d'oeuvre et s'inscrire dans l'un des quatre programmes de subvention. C'est drôle comme ça me tente déjà un peu moins.
Outre cette mesure, notons l'augmentation promise du salaire horaire minimum de 1 $ qui fera très mal aux petits commerçants. Il y a bien aussi un fonds de 50 millions pour le démarrage de petites entreprises, mais celui-ci visera à remplacer les fonds de capital de risque devenus un peu trop frileux. Disons que ça ne semble pas destiné aux petites boîtes de services professionnels ou, encore, à ceux qui se lancent à leur compte.
Au Parti québécois, on propose de baisser le taux marginal effectif d'imposition des entreprises, de simplifier la réglementation et les procédures administratives, et d'appuyer le développement de l'entrepreneuriat. C'est bien, mais on est loin des objectifs mesurables et des promesses chiffrées...
L'ADQ, comme à son habitude, sort des sentiers battus et propose une mesure originale, dont on a peu entendu parler. Le parti de Mario Dumont propose en effet de donner un crédit d'impôt de 30 % pour tout investissement compris entre 50 000 et 250 000 $ lorsque l'investisseur accepte de prendre une participation minoritaire dans une nouvelle société. Une façon simple et efficace d'encourager les anges financiers, la famille et les proches à investir dans de nouvelles entreprises, alors que le financement traditionnel est souvent très difficile à obtenir et que les programmes gouvernementaux sont inaccessibles à la majorité des petits entrepreneurs en raison de leur lourdeur bureaucratique ou des critères trop serrés de leurs programmes.
Malgré quelques bonnes pistes, les trois partis ont toutefois bien peu de mesures concrètes à proposer aux petits entrepreneurs et encore moins aux travailleurs autonomes. C'est bien beau de donner plus d'argent à la SGF et à Investissement Québec pour garantir des prêts ou fournir du fonds de roulement, mais ça laisse en plan toutes les petites entreprises et les travailleurs indépendants non admissibles aux programmes gérés par ces organismes.
On espérait une autre idée forte comme celle de donner accès aux travailleurs autonomes et aux entrepreneurs au programme de congés parentaux, mais ce ne sera pas pour cette fois. Comme quoi il reste du lobbying à faire...
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