Le Québec inc. peine à adopter l'IA, surtout en gestion des ressources humaines, selon une étude. (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. Malgré toutes les difficultés qu’éprouvent les entreprises québécoises à recruter de nouveaux travailleurs, force est de constater que rares sont celles qui ont recours à l’intelligence artificielle (IA) pour se dépanner.
C’est la conclusion que tire l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA), après avoir sondé ses membres entre le 6 et le 19 avril 2022 au sujet de la place qu’elle occupait chez leur employeur.
À la question «votre organisation a-t-elle intégré, ou compte-t-elle intégrer, des technologies liées à l’IA dans le cadre de son exploitation?», 41% ont répondu que non, 20% ont l’intention de le faire, 24% n'en savaient rien, ou ça ne s’appliquait pas, alors que seuls 15% s’étaient déjà mouillé.
«Pourtant, avec l’une des plus fortes concentrations de chercheurs au monde, une multitude de centres d’excellence, de startups et d’incubateurs, ainsi qu’un soutien gouvernemental grâce à des fonds publics, le Québec est un pôle mondialement reconnu en intelligence artificielle. L’écart entre ce qui est vécu sur le terrain et l’immense potentiel du Québec en IA a de quoi surprendre», écrit la directrice générale de l’Ordre des CRHA, Manon Poirier dans un communiqué.
Si l’optimisation des processus (84%), l’augmentation de la productivité (63%) et l’élimination des tâches répétitives (57%) sont les plus importants attraits de cette technologie, pallier le manque de main-d’œuvre n’est mentionné que par 26% des répondants.
Un nombre presque identique (24%) rapporte même que l’un des principaux freins à son recours est l’inquiétude qu’une suppression de postes suive son implantation, en plus de l'absence de formation pour pouvoir pleinement en profiter (32%) et une résistance au changement de la part des employés (41%).
Plus des trois quarts, des conseillers en ressources humaines agréés et des conseillers en relations industrielles agréés (CRIA) sondés indiquent qu’ils n’utilisent pas d’intelligence artificielle dans leurs fonctions.
Bien que 46% d’entre eux sont d’avis que l’entreprise pour laquelle ils travaillent devrait l’ajouter à ses processus de recrutement, seuls 17% le font présentement. D’ailleurs, au moment de mener cette étude dont les résultats ont été publiés le 25 mai 2022, 53% mentionnaient que leur organisation n’investissait pas du tout en IA dans la gestion des ressources humaines.
Pourtant, d’ici les cinq prochaines années, 61% des personnes sondées pensent que ça devrait avoir au moins une grande place dans la «gestion prévisionnelle de la main-d’œuvre».
Cet intérêt marqué pour l’intelligence artificielle parmi les CRHA et les CRIA ne vient pas sans quelques nuances d’un point de vue éthique. En effet, plus de 40% des répondants jugent que son utilisation en gestion des ressources humaines est — très — préoccupante, notamment à cause des biais des algorithmes et des risques de pratiques discriminatoires (72%) et de la protection des données confidentielles et des renseignements personnels (60%).
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