Miser sur les contenus vidéo de qualité, y compris sur internet où sa chaîne HBO va se lancer indépendamment l'an prochain: c'est la recette sur laquelle mise Time Warner pour accélérer sa croissance.
Le PDG du groupe de médias américain, Jeffrey Bewkes, doit toujours convaincre qu'il a eu raison de rejeter cet été une offre de rachat à près de 80 milliards de dollars émanant du magnat américain d'origine australienne Rupert Murdoch, et s'y est employé mercredi lors d'une journée de présentation aux investisseurs.
Il a ainsi promis de "plus que doubler" le bénéfice par action d'ici 2008, à 8 dollars contre 3,51 dollars en 2013.
M. Bewkes a particulièrement insisté sur les opportunités représentées par "la demande en forte croissance pour des contenus vidéo de haute qualité".
L'un des fleurons du groupe en la matière est sa chaîne câblée à péage HBO et ses séries réputées, des "Sopranos" à "Game of Thrones".
"En 2015, nous allons lancer un service HBO indépendant par internet aux Etats-Unis", a annoncé le patron de la chaîne, Richard Plepler, disant vouloir "utiliser tous les moyens à notre disposition" pour élargir son public.
HBO a déjà un service permettant de regarder ses séries à la demande sur internet, HBO Go, accessible toutefois seulement pour les abonnés à son service de télévision traditionnel.
Or 10 millions de foyers américains ont un accès internet à haut-débit mais pas la télévision par câble, et ce nombre est "appelé à augmenter", a fait valoir M. Pleper, évoquant "une opportunité importante et croissante qui ne devrait plus être laissée inexploitée".
Le directeur financier, Howard Averill, a vu dans le nouveau service un potentiel de "centaines de millions de dollars de bénéfices supplémentaires".
Pour James McQuivey, analyste chez Forrester, c'est une évolution "inévitable depuis le moment où les gens ont commencé à regarder des émissions en streaming sur internet".
"HBO a certains des contenus les plus prisés à la télévision, et attire beaucoup les populations jeunes, aidées et éduquées qui sont les plus susceptibles d'abandonner leur abonnement à la télévision câblée dans les prochaines cinq à dix années", ajoute l'analyste, estimant que la chaîne pourrait ouvrir la voie à d'autres groupes de médias.
"Friends" en exclusivité sur Netflix