«Les thérapies ARN ont un énorme potentiel», explique la PDG du CQDM Diane Gosselin. (Photo: CQDM)
La nouvelle filière industrielle du Québec dans le domaine des thérapies basées sur l’acide ribonucléique (ARN) se dévoile avec le lancement du pôle AReNA.
Élaborée par le Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM), en collaboration avec Axelys et Montréal InVivo, cette initiative vise à regrouper les acteurs du milieu des sciences de la vie, afin de stimuler le développement et la commercialisation des thérapies ARN. Avec une enveloppe d’environ 40 millions de dollars (M$), dont 20,3M$ annoncés par Québec en avril, le CQDM veut aussi faire rayonner le Québec à l’étranger dans ce domaine, afin de doper les investissements ici.
«Les thérapies ARN ont un énorme potentiel, explique la PDG du CQDM Diane Gosselin, en entrevue depuis San Diego où le pôle a été dévoilé lundi à la conférence BIO. On l’a vu durant la pandémie, elles permettent de développer des vaccins rapidement, mais il y a beaucoup plus. Ces thérapies peuvent être utilisées dans plein de secteurs, dont pour combattre le cancer.»
La dirigeante estime que le Québec à des atouts afin de faire sa marque dans ce domaine de pointe. Voici les grandes qu’elle souligne:
1 — Une capacité de recherche académique de classe mondiale ;
2 — Un engagement très fort du gouvernement du Québec en matière d’innovation ;
3 — Un historique d’excellence en recherche pharmaceutique ;
4 — L’arrivée de Moderna dans la région montréalaise ;
5 — La création du programme national De l’ADN à l’ARN (D2R) dont font partie l’Université McGill et l’Université de Sherbrooke ;
6 — L’expertise en IA au Québec.
Plusieurs initiatives
Dans le cadre de sa création, AReNA lance un site web afin de «créer une image de marque et centraliser toute l’information sur l’ARN au Québec», explique Diane Gosselin.
Il y a par exemple un moteur de recherche pour savoir qui fait quoi en entreprise au Québec ou pour promulguer des programmes de formation. Le pôle vise donc à stimuler la collaboration entre les acteurs au Québec tout en faisant connaître la province à l’étranger afin d’attirer des investissements ici.
Un collectif d’organisations qui financent l’innovation est également créé. Appelé La Cellule, il a pour objectif de choisir les technologies les plus prometteuses au Québec. «En se regroupant, on veut s’assurer d’offrir du financement pour toute la chaîne de développement d’une thérapie, explique la PDG. Le financement est morcelé selon les étapes, donc on espère réunir le tout pour éviter que l’entrepreneur se casse la tête pour trouver le meilleur programme et la meilleure organisation pour le soutenir jusqu’à l’arrivée de capitaux privés. Cela accéléra le développement des technologies les plus prometteuses.»
Dans les prochains mois, trois autres initiatives seront annoncées. Il y en aura une avec Axelys afin de stimuler l’innovation dans le secteur académique. Une autre consiste à bâtir des services de biofabrication dans le domaine de l’ARN. «On manque de capacités de biofabricatoin, note la patronne du CQDM. C’est important de créer un réseau pour faire produire de l’ARN de qualité, afin qu’elle soit disponible pour nos entreprises, car il y a tellement d’engouement ailleurs que cela devient difficile d’y avoir accès. C’est un besoin particulièrement crucial pour le Québec.»
La mise sur pied de formations est également au menu.
Ces initiatives seront réalisées dans les trois prochaines années. D’ici là, Diane Gosselin espère voir ce créneau prendre son envol au Québec.
«On veut créer beaucoup d’entreprises de qualité qui auront un impact dans leur industrie», résume-t-elle.
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