Une tendance à l'hyperspécialisation


Édition du 27 Février 2016

Une tendance à l'hyperspécialisation


Édition du 27 Février 2016

[Photo : Shutterstock]

Ecofuel, un accélérateur spécialisé dans les technologies propres, a vu le jour à Montréal en 2014. Il en est actuellement à sa troisième cohorte d'entreprises accompagnées. C'est Andrée-Lise Méthot, fondatrice et présidente d'un fonds d'investissement également spécialisé dans les technologies propres, Cycle Capital, qui avait entrevu la nécessité d'un tel organisme. «Elle avait constaté que beaucoup d'entreprises qui demandaient du capital de risque étaient rejetées parce qu'elles n'étaient pas assez matures ou n'avaient pas une capacité de développement suffisante. Il fallait donc préparer ces entreprises et leurs entrepreneurs à passer à un autre niveau, d'où la création d'Ecofuel», explique Richard Cloutier, président et chef de la direction de l'accélérateur.

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Comme pour ce qui est de nombreux accélérateurs ou incubateurs, le champ d'activité d'Ecofuel est très circonscrit. Le phénomène est mondial : «Ces structures ont tendance à devenir hyperspécialisées», constate Jacynthe Beauregard, directrice stratégique en développement chez Développement économique de l'agglomération de Longueuil, DELagglo.

«Les incubateurs et les accélérateurs spécialisés forment des technopôles, comme celui de Saint-Hyacinthe en agroalimentaire, dans lesquels on aménage des locaux industriels pouvant accueillir les entreprises issues de ces structures. Ils prennent parfois place près d'organismes de recherche pour favoriser la R-D», poursuit Jacynthe Beauregard. La spécialisation permet de mettre en oeuvre des pôles d'expertise et d'accroître l'activité économique du secteur autour de ces pôles.

«La spécialisation nous procure une identité, nous démarque, estime Richard Cloutier. La connaissance d'un secteur est très importante, car elle permet de développer un réseau et des expertises dans notre domaine. On peut alors aider les entreprises à prendre leur place dans leur créneau. On tisse aussi un réseau international spécialisé dans les technologies propres.»

Ce réseau peut d'ailleurs déboucher sur «la création de liens entre incubateurs et accélérateurs spécialisés de différents pays, et ainsi bénéficier d'une expertise encore plus pointue, même en région», souligne Jacynthe Beauregard.

«Notre spécialisation sectorielle plaît aux fonds d'investissement, ajoute pour sa part Jean-François Cauchon, directeur général d'Inno-centre. «La clé de notre succès, c'est la compétence : nous avons une équipe de coachs connaisseurs des domaines de spécialisation de notre structure, puisque ce sont des gens d'affaires de ces secteurs. Nous pouvons donc aider les entrepreneurs à répondre à des besoins très précis, comme une homologation permettant de vendre un produit au Brésil. Grâce à cet accompagnement très pointu, on agit sur le taux de mortalité infantile des entreprises.»

La spécialisation est un passage obligé dans certains domaines qui exigent du matériel adapté. Ainsi, un incubateur ou un accélérateur du secteur biomédical, ou qui souhaite accueillir des entreprises manufacturières dans des industries de pointe, doit équiper ses locaux de machinerie adaptée peu compatibles avec l'équipement d'autres domaines ou du calme que requièrent des activités de services, par exemple.

Toutefois, la spécialisation concerne plus souvent les structures du Grand Montréal que celles qui sont situées en région, dont la vocation est plus généraliste.

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