Carl Julien.
Directeur général de la Fondation de la Maison Michel-Sarrazin depuis février, Carl Julien arrive en poste à un moment charnière de l'existence de l'établissement de soins palliatifs de Québec. C'est qu'en plus de fêter ses 30 ans cette année, la Maison prépare un projet d'agrandissement.
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Ce projet comprend plusieurs éléments : ajout d'une chambre pour les familles, espace de jeux pour les enfants qui visitent un proche, rénovation des aires existantes, 16e lit pour des séjours temporaires (destiné aux malades qui restent à domicile), bureaux pour la Fondation (elle loue actuellement des locaux à proximité). On prévoit aussi doubler la capacité d'accueil du centre de jour et offrir des services à domicile aux personnes qui choisissent de mourir chez elles.
Les 5 millions de dollars nécessaires aux travaux ont été recueillis, avant l'arrivée de Carl Julien, lors d'une campagne majeure de financement. «Il ne suffit pas de bâtir, dit le nouveau directeur général qui veut voir la Fondation Michel-Sarrazin se hisser parmi les plus importantes de la capitale. Il faut aussi augmenter les revenus pour financer à long terme l'ajout de services. Sans compter qu'avec l'austérité, il y a peu d'espoir que la contribution de Québec augmente. Le défi est donc également d'assurer la pérennité de la Maison.»
La Fondation amasse en ce moment quelque 3,5 M$ par année. La priorité de Carl Julien dans les prochains mois sera d'accoucher d'un plan d'affaires afin d'accroître les dons. De combien ? Il n'a pas encore chiffré son objectif. Mais le défi ne l'effraie pas, lui qui est l'un des rares Québécois à détenir le titre de Certified Fund Raising Executive et qui a consacré toute sa carrière à la philanthropie. Il a entre autres travaillé aux fondations de l'Institut universitaire en santé mentale de Québec, de l'Institut de cardiologie de Montréal, de l'Hôpital Charles-Le Moyne et du Centre de cancérologie Charles-Bruneau.
Entre 2009 et 2012, il a aussi été vice-président de la firme-conseil en philanthropie KCI Ketchum. «Le terrain me manquait, dit celui qui a alors eu la Fondation Michel-Sarrazin comme cliente. J'avais besoin d'avoir les deux mains dans une cause.»
Avec celle qui l'occupe maintenant, il est servi. «La Maison a été fondée par des bénévoles, et elle vit grâce à eux et aux donateurs, souligne-t-il. La Fondation lui verse 60 % de son budget. Sans donateurs, il n'y a plus de Maison.»
Baby-boomers et gens d'affaires
Pour augmenter les revenus, Carl Julien mise entre autres sur le programme des dons planifiés, qui a d'ailleurs été mis en place sous sa recommandation quand il était consultant. «Avec le vieillissement des baby-boomers, on arrive à une époque où il y aura d'importants transferts d'argent. Nous avons une banque de 250 000 donateurs qui ont vécu une expérience de près ou de loin avec nous. C'est important de travailler avec ces gens-là.»
La Fondation dispose d'une équipe bénévole d'experts financiers et juridiques (fiscalistes, avocats, notaires, planificateurs financiers, etc.) qui aide les donateurs à poser leur geste dans le cadre d'une bonne stratégie fiscale et successorale. Elle est en mesure de recevoir des dons d'assurances vie, de rentes viagères, d'oeuvres d'art, d'immeubles, etc.
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