Plutôt que d'importer annuellement pour plus de 20 milliards de dollars en pétrole, le Québec n'aurait-il pas intérêt à se tourner vers une source d'énergie dont il dispose abondamment, qui est moins coûteuse et plus propre, créant ainsi de la richesse ici, au Québec ? Poser la question, c'est y répondre.
De nombreuses études économiques, publiées par des organisations comme Secor-KPMG, Desjardins et l'Institut de recherche en économie contemporaine (IREC), énoncent que l'un des plus grands défis du Québec est de s'attaquer à son déficit commercial, qui atteignait plus de 30 G$ en 2012. En réorientant sa politique de transport vers l'électricité, l'État québécois pourrait réduire considérablement ce déficit et s'enrichir, tout en permettant à ses contribuables de diminuer leurs dépenses en essence. Cela leur laisserait un revenu disponible supérieur, lequel stimulerait notre économie.
À l'instar du lobby des compagnies de tabac qui, dans les années 1990, invoquait le choix individuel des gens à fumer, minimisait les risques du tabac pour la santé et mettait en garde contre une réglementation excessive, le lobby du pétrole tentera de nous convaincre du libre choix des consommateurs, de l'aspect sécuritaire de son produit (depuis la catastrophe de Lac-Mégantic, plusieurs autres déraillements et déversements ont eu lieu au Canada) et prétendra que réglementer en la matière serait source d'appauvrissement.
Or, notre création de richesse découle de l'entrepreneuriat et de notre aptitude à saisir des occasions d'affaires. La transition du pétrole vers l'électricité, notamment en matière de transport, constitue une possibilité d'affaires qui enrichirait l'État, créerait de l'emploi et réduirait la facture en transport des consommateurs québécois : il suffit de démontrer un esprit d'entrepreneuriat et de saisir ces occasions.
Biographie
Paul St-Pierre Plamondon est vice-président de Delegatus services juridiques, une firme de 25 avocats issus des grands cabinets, dont la mission est de servir le Québec inc. Il est chroniqueur politique. En 2007, il a cofondé l'organisme Génération d'idées, qui se donne pour mission d'intéresser les 20 à 35 ans au débat public.