Le premier Sommet international du repreneuriat [courtoisie]
C’est l’intention derrière la tenue du premier Sommet international du repreneuriat qui se tient ce vendredi à Montréal, soit mettre en lumière les milliers d’occasions d’affaires qui se profilent avec la vente de nombreuses entreprises.
Le taux de citoyens qui désirent se lancer en affaires n’a jamais été aussi élevé, il était de 21% en 2016, selon l’Indice entrepreneurial du Réseau M. Une proportion qui a triplé depuis 2009. Et chez les Québécois de 18 à 34 ans, le taux d’intention est de 42,2% (!)
Et tant mieux. Mais alors que la création de nouvelles entreprises est célébrée, des milliers d’entreprises cherchent des repreneurs. Selon le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ), qui a tenu ce Sommet, ce sont «38000 entreprises qui seront en phase de transfert d’ici 10 ans au Québec».
Bref, le repreneuriat est dans l’ombre de l’entrepreneuriat. Et pourtant, la vitalité économique de la province va reposer en grande partie sur la reprise d’entreprises qui créent déjà des milliers d’emplois. Et au-delà de la reprise, la qualité des transferts d’un propriétaire à un acheteur compte pour beaucoup.
Afin de promouvoir et d’outiller les acteurs de ce transfert massif qui se profile, quelques actions ont été dévoilées lors du Sommet international du repreneuriat.
D’abord, une «déclaration de Montréal sur le repreneuriat» a été adoptée. Il s’agit d’un outil de référence, construit sur la base d’échange entre des centaines de chercheurs, gens d’affaires et le gouvernement du Québec, notamment la vice-première ministre, Mme Lise Thériault. Un document qui «nous l’espérons, guidera les efforts futurs [de repreneuriat] ainsi que les prochaines éditions de ce sommet», a déclaré Vincent Lecorne, président du Sommet et président-directeur général du CTEQ.
Un outil de veille et un néologisme
Quant aux «outils» proprement dits, un tableau de bord du repreneuriat sera bientôt dévoilé par la firme de service-conseil PwC. Il s’agira d’un tableau de bord pour faire état de l’évolution de l’enjeu du repreneuriat au Québec. Il tiendra compte des particularités et des enjeux sectoriels et régionaux.
Pour ce premier tableau, le portrait est plutôt en demi-teinte. Il révèle qu’en 2015, 1750 entreprises ont été créées au Québec, mais que 1711 ont fermé leurs portes. Par ailleurs, plus de 57% des propriétaires d'entreprises ont plus de 50 ans. Ainsi, les quelque 235 000 PME du Québec, qui représentent 1,8 M d’emplois et 30% du PIB doivent trouver preneur, et vite.
PwC [courtoisie]
«Je ne veux pas être alarmiste, explique Michael Kamel, associé, Strategy& Pwc, stratégies d’affaires et d’entreprise chez PwC Canada. Mais nous avons beaucoup de travail à faire. Il faut sensibiliser les citoyens, notamment les jeunes qui veulent entreprendre, à toutes les occasions que représente le repreneuriat. Quand tu veux être ton propre boss, tu n’as pas besoin de partir de zéro.»
Enfin, de façon plutôt symbolique, le mot «repreneuriat» et l’adjectif «repreneurial», seront ajoutés aux divers outils linguistiques de la firme québécoise Druide informatique, qui conçoit notamment le logiciel Antidote. La définition du terme sera: «la reprise ou le rachat d’une entreprise par une ou plusieurs personnes».
Comme quoi l’enjeu est d'une telle importance qu’il entrera officiellement dans la langue d’usage.