Pour la première fois, les universités québécoises ont enregisté l'an dernier un léger repli pour ce qui est des inscriptions dans les différentes spécialités du génie.
Ce constat préoccupe Maud Cohen, présidente de l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ). " Nous devrons nous assurer d'avoir une main-d'oeuvre suffisante pour répondre aux besoins actuels et futurs et pour assurer la compétitivité du Québec ", a-t-elle indiqué en entrevue. Voilà pourquoi l'OIQ a préparé une campagne de promotion qui, dès cet automne, mettra en valeur les carrières en génie.
Promouvoir la profession
Cela tombera pile puisque les jeunes connaissent peu la profession d'ingénieur-conseil, soutient Marc Tremblay, vice-président, bâtiments et industries, chez Teknika-HBA.
" Les jeunes savent ce que fait un avocat ou un médecin. Toutefois, ils n'ont généralement aucune idée du travail de l'ingénieur. C'est difficile d'avoir un intérêt pour une profession dont on ne sait pas grand-chose ", constate-t-il.
À elle seule, Teknika-HBA prévoit embaucher au cours des prochaines années une cinquantaine d'ingénieurs par an.
Il faut s'attendre à ce que les sociétés d'ingénierie redoublent d'effort et jouent du coude afin de recruter et de conserver les nouveaux ingénieurs, note M. Tremblay. Horaires flexibles, conciliation travail-famille et rémunération globale seront bonifiés comme jamais.
Teknika-HBA va même plus loin avec sa stratégie de recrutement et de conservation de l'effectif axée sur la possibilités d'occuper un poste dans d'autres villes pour ceux qui ne veulent pas se farcir quotidiennement les bouchons de circulation montréalais. " Nous avons changé notre mentalité, à savoir que tout doit se faire à partir de Montréal, dit Marc Tremblay. Ce n'est pas tout le monde qui souhaite y habiter et y travailler. Pour ceux-là, nous avons des emplois dans des villes comme Granby, Drummondville, Joliette et Saint-Hyacinthe, où nous avons aussi des bureaux. "
Transfert des connaissances
Autre effet du manque de relève dans le secteur du génie civil, les ingénieurs d'expérience sont appelés à demeurer en poste plus longtemps au lieu de prendre leur retraite, souvent pour agir comme mentors afin d'épauler les plus jeunes, fait remarquer Étienne Couture, président du Réseau des ingénieurs du Québec. "
Il y a un enjeu important pour ce qui est du transfert des connaissances, note-t-il. Le programme des infrastructures arrive à un bon moment pour favoriser ce transfert puisque les plus vieux travaillent plus longtemps, à temps partiel ou à titre de consultant. L'occasion est belle et il faut en profiter. "
