Lorsqu'elle était étudiante au baccalauréat en génie à Polytechnique, Julie Cormier avait «hâte» de faire sa maîtrise en génie de l'environnement. «Je voulais me spécialiser en traitement de l'eau potable afin de contribuer à l'amélioration de la santé publique», se souvient-elle.
Près d'un quart de siècle plus tard, elle a réalisé son rêve. À titre de chargée de projet de la firme exp, elle a participé à la conception et à la construction, à Magog, de la plus importante usine en filtration d'eau membranaire sous pression du Québec, un projet récompensé par un Léonard dans la catégorie Infrastructures urbaines.
Inaugurée en 2012, cette usine ne transfère que 0,3 % de l'eau brute traitée à la station d'épuration, sous forme de boues concentrées. «Les systèmes conventionnels ont un taux de rejet d'environ 10 % des eaux.»
Grâce à cette performance, la Ville de Magog n'aura pas à agrandir sa station d'épuration, qui a presque atteint sa limite de traitement. Mme Cormier explique être arrivée à ces résultats par l'ajout d'une deuxième étape de traitement des eaux : un équipement qui reconnaît et sépare les eaux sales résiduelles, rarement utilisé en Amérique du Nord.
Les ingénieurs ont également positionné l'usine sur deux étages, ce que le fournisseur des équipements de filtration n'avait jamais fait auparavant. «Nos contraintes d'espace étaient très importantes», précise Mme Cormier.
La construction de l'usine d'eau potable de Magog a été son plus grand projet. Mais ce n'est pas le dernier. «J'en supervise un autre du même type, mais à Sherbrooke cette fois. Il sera trois fois plus important que celui de Magog», dit-elle.