La superficie totale de l’immeuble abritant l’Institut pacifique passera de 12 000 à 16 000 pieds carrés. Les travaux sont évalués à 3,6 millions de dollars.
L'Institut pacifique, un organisme à but non lucratif (OBNL) qui se consacre à la résolution de conflits et à la prévention des problèmes psychosociaux, doit réaliser d'importantes rénovations sur l'immeuble qui l'abrite depuis sa création il y a 40 ans, à Montréal. Une facture de 3,6 millions de dollars, plus de deux fois son budget annuel (1,4 M$).
L'Institut pacifique a lancé le 5 avril une campagne majeure de financement pour pouvoir effectuer les travaux sur le 2901, boulevard Gouin Est, qui accueille l'Institut avec sa quarantaine d'employés, ses 30 stagiaires (notamment pour des travaux de recherche) et des dizaines d'enfants toutes les semaines.
Après avoir étudié divers scénarios, une solution viable s'est imposée : reconstruire sur place tout en conservant la structure de l'ancien bâtiment. À l'intérieur, tout sera refait et, à l'arrière, une structure de trois étages sera ajoutée. La superficie totale de l'immeuble du quartier Ahuntsic passera de 12 000 à 16 000 pieds carrés.
La campagne de financement durera cinq ans et a été conçue en collaboration avec la firme-conseil Épisode, spécialisée dans l'organisation de collecte de fonds. L'objectif est de 3,8 M$. «Mais nous avons promis aux donateurs de réserver 2 M$ de cet argent pour nos programmes», dit François-Pierre Le Scouarnec, président du conseil d'administration de l'Institut pacifique.
Il envisage plusieurs solutions afin d'amasser le complément nécessaire au financement de la rénovation de l'immeuble. Outre certains travaux offerts gratuitement par des firmes d'ingénierie et de construction, le conseil d'administration sollicitera la Ville de Montréal et les gouvernements fédéral et provincial pour obtenir un coup de pouce.
Un processus coûteux
Un véritable quartier général a été établi à l'Institut pour mener à bien la campagne de financement, coprésidée par Marie-Claude Boisvert, chef de l'exploitation de Desjardins Entreprises Capital régional et coopératif, et Serge Riendeau, président du conseil d'administration d'Agropur.
Après la réalisation d'une étude qui a fait le point sur l'organisation interne de l'Institut, son réseau, sa réputation, son expertise en collectes de fonds, l'organisation s'est mise en place : création de comités, recherche des leaders et dépôt de demandes de dons, énumère Daniel Asselin, président d'Épisode.
Le coût total de l'accompagnement par la firme-conseil pour ces deux étapes est évalué entre 165 000 $ et 275 000 $. Un investissement important pour un OBNL, mais qui a déjà permis à l'Institut d'obtenir un engagement de grands donateurs - Mouvement Desjardins, Agropur et la famille Marcoux (propriétaire de Les Affaires). Ceux-ci ont promis de verser 250 000 $ chacun sur cinq ans, et de récolter 1,6 M$ avant même le lancement de la campagne de financement.
Pour augmenter encore la cagnotte de l'Institut, Marie-Claude Boisvert, pour qui «la mission coopérative de son organisation rejoint celle de l'Institut, qui est de favoriser une société paisible», s'appuiera sur les employés de l'ensemble du Mouvement Desjardins et de ses partenaires. Quant à Serge Riendeau, qui «a eu un coup de coeur pour la cause», il peut compter sur les 3 000 employés d'Agropur au Québec et ses 3 400 membres.
Si tout avance comme prévu , l'Institut pacifique espère pouvoir démarrer la construction l'année prochaine. Durant les six mois que dureront les travaux, l'équipe déménagera dans des locaux temporaires, et certains programmes pourraient être suspendus.