La cible gouvernementale actuelle est de 1,6 million de voitures électriques dans six ans. (Photo: La Presse Canadienne)
Québec pèse sur l’accélérateur de la lutte contre les changements climatiques.
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a annoncé vendredi, à l’ouverture du Salon du véhicule électrique de Montréal, que Québec soumettra dans moins de deux semaines deux projets de règlement visant, notamment, à rehausser les exigences de la norme véhicules zéro émission (VZE) afin que les constructeurs soient obligés à fournir quelque 2 millions d’automobiles électriques à compter de 2030.
La cible gouvernementale actuelle est de 1,6 million de voitures électriques dans six ans.
Le gouvernement vise à atteindre 100 % de ventes de véhicules neufs entièrement électriques en 2035.
Nouvelles obligations
Le ministre Charette affirme que de renforcer la norme VZE entrée en vigueur il y a cinq ans sera essentiel pour atteindre l’objectif de réduction des GES. Cette norme oblige les constructeurs automobiles, par un système de crédits, à assurer l’offre et la disponibilité des véhicules électriques sur le marché québécois, tant en variété qu’en nombre.
«Je ne m’en cache pas: certaines des restrictions qui sont annoncées aujourd’hui peuvent sembler très contraignantes pour les constructeurs, mais je me fie à leur bonne collaboration pour qu’on puisse y parvenir, parce que c’est un défi auquel on ne peut pas se soustraire, réduire nos GES, la carboneutralité par la suite», a déclaré M. Charette.
Approvisionnement
La comédienne et porte−parole du Salon, Christine Beaulieu, dont le succès de théâtre documentaire «J’aime Hydro» abordait abondamment la question de l’électrification des transports, a expliqué que les anciennes préoccupations de recharge, d’autonomie et de performance hivernale ont été résolues et ont fait place à une nouvelle inquiétude, celle de l’approvisionnement: «La question principale est devenue maintenant: quand est−ce que je vais enfin avoir mon véhicule électrique? Donc on peut dire que notre mouvement a progressé!»
Or, a-t-elle précisé, la situation a changé. Faisant état d’un sondage réalisé par Équiterre auprès de près de 2400 acheteurs de véhicules électriques, elle a souligné que 55 % des répondants avaient pu prendre possession de leur véhicule en moins de 6 mois, 30% entre 6 mois et un an.
Un peu plus tôt, le ministre avait précisé par voie de communiqué que les deux projets de règlement seront soumis à une consultation publique qui débutera le 3 mai prochain.
Incontournable
Selon le plus récent inventaire des émissions de gaz à effet de serre du Québec dressé en 2020, 42,8 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) mesurées sur le territoire proviennent du secteur des transports, dont 20,4 % sont imputables au transport routier léger.
Ces chiffres justifient amplement le rehaussement des exigences, selon Benoit Charette: «Si on veut atteindre nos cibles de réduction de gaz à effet de serre, c’est impensable d’y parvenir et même d’y penser si on électrifie pas nos transports.»
La place des automobiles électriques est en croissance au Québec depuis quelques années. Le gouvernement signale que par exemple, l’an dernier, environ 12 % des véhicules individuels nouvellement immatriculés étaient électriques, comparativement à 0,7 % en 2015. Il y a trois mois, les routes du Québec comptaient près de 171 000 véhicules légers 100 % électriques ou hybrides rechargeables, soit 32 % de plus qu’à pareille date l’an dernier.
Le ministre Charette a fait part de ses deux projets de règlement au premier jour du Salon du véhicule électrique de Montréal (SVEM) qui a lieu au Stade olympique jusqu’à dimanche. Plusieurs dizaines d’automobiles électriques sont en montre à l’occasion de la sixième édition de ce salon.