Série : les ports européens - Ils sont les portes d'entrée de l'Union européenne, avec laquelle le Canada a conclu un accord de libre-échange. Survol de cinq ports de l'Europe occidentale stratégiques pour les exportateurs canadiens, qui doivent transiger avec des transitaires et des transporteurs maritimes afin d'acheminer leurs produits en Europe.
Premier port d'Europe, Rotterdam est la porte d'entrée principale du marché européen, grâce à son complexe industrialo-portuaire qui borde la principale embouchure du Rhin, une des voies navigables les plus fréquentées du monde.
En 2012, le port de Rotterdam a manutentionné 441,5 millions de tonnes de marchandises et de produits, ce qui en fait le cinquième port du monde en importance après ceux de Ningbo (Chine), Shanghaï (Chine), Singapour et Tianjin (Chine). Rotterdam possède aussi des infrastructures pour le pétrole et les produits chimiques.
Dans un contexte européen hyperconcurrentiel en raison de la présence de nombreux ports, mais moins dynamique que la région de l'Asie-Pacifique, le volume de Rotterdam est impressionnant, selon l'Institut français supérieur d'économie maritime (ISEMAR). Sa performance tient à la qualité de son complexe portuaire (accès facile, eau profonde, grande taille, services spécialisés) et à des voies de transport telles que les lignes de fret réservées.
«C'est un port qui est bien branché sur les autres moyens de transport, notamment les voies maritimes intérieures, les chemins de fer ou le transport par camion», rappelle Christian Sivière, spécialiste en commerce international et formateur à l'Association canadienne des transitaires internationaux.
L'arrière-pays (hinterland, en allemand) de Rotterdam couvre toute la vallée du Rhin, un fleuve long de 1 233 kilomètres qui sillonne le coeur de l'Europe. Le bassin versant du Rhin comprend de grandes parties de la Suisse, de l'Allemagne et des Pays-Bas, sans parler de l'est de la France, de la Belgique et de l'ouest de l'Autriche.
Aussi, dans un rayon de 500 kilomètres, Rotterdam donne aux exportateurs du monde entier l'accès à un marché de 150 millions de consommateurs (dont ceux des villes allemandes de Düsseldorf, Bonn et Cologne). Et ces clients potentiels peuvent habituellement être joints en 24 heures par la route, le train et les voies navigables.
«Le port de Rotterdam donne accès non seulement au marché de l'Europe centrale, mais aussi à celui de l'Europe du Nord, grâce à son réseau de petits navires porte-conteneurs (feederships)», ajoute un autre transitaire de Montréal.
Trente-six opérateurs de shortsea shipping sont établis dans le port de Rotterdam. Par exemple, la société BG Freight Line dessert des ports au Royaume-Uni, en Écosse et en Irlande, tandis que Mann Lines livre des marchandises en Scandinavie, dans les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) et en Russie.
Le port néerlandais est donc une plateforme industrialo-portuaire très diversifiée, offrant une foule de services aux exportateurs, aux transitaires et aux sociétés maritimes. «Nous sommes le numéro un ou le numéro deux en Europe pour toutes les marchandises, à l'exception des automobiles» dit le porte-parole du port, Minco Van Heezen.
En matière de volume, les principales activités sont le traitement des conteneurs (11,8 millions, en 2012), du pétrole brut, des produits pétroliers, du charbon et du minerai de fer. Rotterdam est également bien connecté aux ports de l'Asie, de l'Amérique latine et de l'Europe. Environ 500 sociétés maritimes l'utilisent.
Autre atout non négligeable, selon les autorités portuaires de Rotterdam : il n'y a pas de problème de congestion. Cela dit, le port investit constamment afin d'améliorer ses infrastructures intermodales, et mettra en service deux terminaux pour la manutention de conteneurs d'ici la fin de l'année.
Port de Rotterdam
1er en Europe
5e au monde
Source : En fonction du tonnage, selon le Port de Rotterdam, 2012
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