Retraite: 5 faux pas à éviter lorsque vous retirez votre argent

Publié le 20/07/2013 à 00:00, mis à jour le 11/08/2013 à 09:19

Retraite: 5 faux pas à éviter lorsque vous retirez votre argent

Publié le 20/07/2013 à 00:00, mis à jour le 11/08/2013 à 09:19

«Avec quoi dois-je payer l'épicerie au premier jour de ma retraite?»

Si cette question vous interpelle, sachez qu'elle m'est fréquemment posée par des épargnants(1) qui sont dans le dernier droit de leur carrière. Loin d'être anodine, elle traduit l'inquiétude envahissante qui vous gagnera au moment où vous passerez de la phase d'accumulation de capital à celle de son décaissement. Ici, pas de place à l'erreur.

Vous partirez à la retraite une fois dans votre vie, deux fois pour certains ! Pensez-y : pendant toute votre vie active, et même durant votre enfance, on vous a dit d'épargner, ensuite d'investir... Cinquante, voire 60 ans plus tard, vous devez briser ce qui était devenu un réflexe et commencer à décaisser les économies que vous avez mis une vie à accumuler...

Pas étonnant que cette étape soit reconnue comme étant l'une des plus importantes sources de stress à traverser. Afin d'envisager cette transition avec une certaine sérénité et, en prime, de faire durer votre capital plus longtemps, voici cinq faux-pas à éviter lors de la préparation d'une stratégie de décaissement efficace.

1 Décaisser durant un marché baissier

Autant il est logique de profiter d'un marché baissier pour investir, autant c'est catastrophique de décaisser dans pareil moment. Même en ayant prévu des obligations venant à échéance au moment requis, ces sommes que vous retirez de votre portefeuille vous empêchent de le rééquilibrer pour profiter des aubaines en Bourse. En effet, comme votre décaissement est prélevé à même vos titres à revenu fixe, votre allocation en actions s'en trouve augmentée par défaut. Aussi, il est démontré que, lorsque le début des décaissements coïncide avec une séquence de rendements négatifs en Bourse, la durée d'un portefeuille s'en trouve amputée.

2 Maintenir un taux de décaissement annuel trop élevé

La méthode Monte-Carlo permet de scruter des milliers de scénarios fondés sur les comportements antérieurs du marché et d'autres hypothèses. Elle démontre (9 fois sur 10) que, même avec un portefeuille équilibré, plus votre taux de décaissement (ou niveau de retrait) est élevé, surtout en début de retraite, plus les probabilités d'épuiser votre capital le sont. En retirant 8 % par année, votre portefeuille s'éteindra après 11 ans ; à 6 %, il ne durera que 16 ans. Un taux de décaissement initial de 4 % à 65 ans (par exemple, un retrait de 40 000 $ d'un portefeuille de 1 M$), indexé annuellement, était jusqu'à récemment considéré sécuritaire en produisant des retraits sur 25 ans. Mais c'était avant que les taux d'intérêt ne chutent... Aujourd'hui, un taux de décaissement initial de 3 % est préférable pour le retraité qui a de bons gènes.

3 Fuir les portefeuilles extrêmes, trop modérés ou trop agressifs

C'est vous qui prenez votre retraite, pas votre capital. Même lorsque les taux d'intérêt sont à des niveaux raisonnables (pour les retraités du moins), un portefeuille constitué de titres à revenu fixe uniquement ne procure qu'un confort psychologique. À long terme (et la retraite dure longtemps) et en considérant l'inflation, il y a érosion de votre capital. À l'inverse, si vous tentez de substituer à l'épargne que vous n'avez pas accumulée un portefeuille lourd en actions, vous vous exposez trop au risque des marchés. En phase de décaissement, la stabilité l'emporte sur la volatilité, et la diversification a bien meilleur goût !

4 Convertir votre REER à 71 ans seulement pourrait se révéler inefficace

Selon la structure de vos placements (REER et hors REER) et votre taux d'imposition, il peut s'avérer plus profitable de toucher votre REER avant 72 ans, c'est-à-dire l'année suivant la conversion à l'âge limite de 71 ans. Par exemple, le retraité qui a de 60 à 65 ans, sans fonds de pension, peut établir un retrait du REER sur lequel il paiera peu d'impôt. Il peut même dès 65 ans cesser les retraits du REER pour recevoir le supplément de revenu garanti (SRG), en plus de sa sécurité de la vieillesse (SV). Pour les retraités dans la soixantaine ayant un taux d'imposition moyen, des retraits combinés du fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) et des placements hors REER permettent d'en niveler l'impôt à payer, de prolonger la durée du portefeuille et même, parfois, d'éviter la récupération de la SV par le gouvernement.

5 Penser que la planification de votre retraite s'arrête au moment de votre retraite !

À défaut d'actualiser votre plan de retraite, vous risquez de survivre à votre capital. Un boomer sur deux atteindra 90 ans. Il est primordial de réviser périodiquement votre stratégie de décaissement en tenant compte des rendements obtenus, du taux d'inflation et des surprises, bonnes et moins bonnes, que la retraite vous réserve.

En évitant ces faux-pas, vous serez en contrôle de vos finances durant la retraite et cela vous procurera un confort psychologique bien réel.»

(1) Cette chronique a été rédigée par Hélène Gagné, F.Adm.A, Gestionnaire de portefeuille chez Gestion privée PEAK (une division de Valeurs mobilières PEAK inc.), Pl.Fin. et Conseiller en sécurité financière, Gagné, Morin & Associés M.T.L. inc.

 

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.