Paris — Le salon VivaTech, rendez-vous majeur du numérique en France, met l'accent sur le métavers pour sa sixième édition qui débute mercredi et où sont attendues plusieurs têtes d'affiche de la tech ainsi que des patrons de grands groupes français.
«Cette édition sonne notre retour, j'espère en fanfare, mais sans tenter d'égaler notre record atteint en 2019», soit 124.000 visiteurs, prévient Maurice Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis qui organise le salon avec le groupe Le Parisien-Les Échos.
En 2020, le salon avait été annulé du fait de la pandémie et l'édition 2021 avait eu lieu en format hybride, avec une limitation de la jauge physique (5 000 personnes maximum en même temps). Au total, 140 000 personnes avaient participé, dont 26 000 en présentiel.
VivaTech proposera encore cette année un site internet donnant accès à toutes les conférences en ligne et à des stands virtuels.
Parmi les têtes d'affiche annoncées, VivaTech accueillera Changpeng Zhao, le patron de Binance, la plus grande plateforme mondiale d'échanges de cryptomonnaies, Ryan Roslansky, le patron du réseau social LinkedIn, ainsi que plusieurs dirigeants des géants de la tech, du CAC40 (LVMH, Renault, Orange, Bouygues) et des représentants des principales start-ups françaises.
L'Inde à l'honneur
Dans les thématiques mises en valeur figurent les incontournables métavers et «web3», ces nouveaux concepts qui agitent le monde de la tech, avec plusieurs démonstrations notamment de Meta (Facebook) et des conférences.
Le métavers désigne un univers numérique immersif, censé prolonger la réalité physique via la réalité augmentée ou virtuelle et faire passer le web de la 2D à la 3D, tandis que le «web3» est l'appellation donnée à la nouvelle version décentralisée d'internet.
«Tous les ans, nous mettons un “focus” sur une technologie qui nous semble particulièrement intéressante et prometteuse. Pour 2022, on ne pouvait pas faire l'impasse sur le “web3’ et le métavers avec toutes les promesses et les discussions (qu'ils suscitent), mais parfois aussi des doutes voire des déceptions», souligne François Bitouzet, successeur de Julie Ranty au poste de directeur général de VivaTech à partir du 1er juillet prochain.
«On invite cette année à rentrer dans le cœur du sujet, à expérimenter et décrypter pour que chacun puisse se faire un avis concret sur là où on en est après les effets d'annonces», ajoute-t-il.
L'environnement et l'enjeu de la décarbonation seront aussi des thèmes centraux, avec la présentation de plusieurs innovations comme Bioo (Espagne, décomposition organique naturelle des plantes transformée en source d'énergie) ou Pentaform (Royaume-Uni, ordinateur en plastique recyclé à consommation réduite d'électricité).
Au rayon «mobilité», le salon verra pour la première fois la présence de Tesla, qui présentera le premier modèle issu de sa «Gigafactory» de Berlin, ou encore celle de Robert Miller, l'un des dirigeants de «Hyperloop TT», l'autre projet d'Elon Musk dans ce secteur (des capsules pressurisées circulant à très grande vitesse dans des tubes).
Parmi les innovations à suivre dans ce domaine: Jetson, le drone volant capable de transporter une personne, ou encore Poimo, le scooter électrique japonais qui peut se dégonfler pour tenir dans un sac à dos.
L'Inde sera mise à l'honneur à l'occasion du 75e anniversaire de son indépendance, dans un salon qui renforce son ancrage international avec la présence de 30 pays, dont sept africains, contre 22 en 2019.