La radio publique américaine NPR a annoncé mercredi que ses « comptes (…) ne seront plus actifs sur Twitter », après que la plateforme d’Elon Musk l’a catégorisée « média d’État », puis « média financé par des fonds gouvernementaux », des mesures qui « minent notre crédibilité ».
«Les comptes de la NPR en tant qu’organisation ne seront plus actifs sur Twitter, car la plateforme prend des mesures qui sapent notre crédibilité en laissant entendre à tort que nous ne sommes pas indépendants d’un point de vue éditorial», a annoncé dans un communiqué la National Public Radio.
Interrogée par l’AFP, une porte-parole de la NPR a précisé que les journalistes du réseau, ainsi que ses stations membres, « pourront décider de leur côté s’ils veulent rester sur la plateforme ».
« Nous ne mettons pas notre journalisme sur des plateformes qui ont démontré leur intérêt à saper notre crédibilité et la compréhension par le public de notre indépendance éditoriale », ajoute la NPR, dont le compte principal comptait mercredi 8,8 millions d’abonnés sur Twitter.
La radio avait protesté la semaine dernière après avoir été labellisée « média affilié à l’État américain » par le réseau social d’Elon Musk, une étiquette la mettant sur le même plan que les comptes de RT ou de Sputnik pour la Russie.
Par la suite, Twitter a changé sa mention pour qualifier la NPR d’organe « financé par le gouvernement », une étiquette ajoutée aussi à la BBC britannique.
Née en 1970 et très connue aux États-Unis, la NPR est principalement financée par la publicité et le mécénat, ainsi que par la participation des radios membres de son réseau. Elle assure que moins de 1% de son budget opérationnel provient de sources fédérales.
Le changement d’étiquette pour la NPR intervenait quelques jours après que le réseau social eut supprimé au quotidien New York Times sa certification.
La NPR et le New York Times sont des médias très suivis et respectés aux États-Unis, mais sont également considérés comme trop à gauche par une partie des conservateurs.
Elon Musk a assuré mercredi dans une interview à la BBC que la gestion de Twitter avait été comparable à des « montagnes russes » et a reconnu « de nombreuses erreurs », six mois après avoir racheté l’entreprise pour 44 milliards de dollars.