Longueuil — L’Union des producteurs agricoles (UPA) est ciblée depuis dimanche par une attaque par rançongiciel qui touche l’ensemble de ses systèmes informatiques.
En entrevue avec La Presse Canadienne, le directeur général de l’UPA, Charles-Félix Ross, indique qu’il s’agit d’une «cyberattaque majeure», la principale dont a été victime l’organisation.
«C’est le modus operandi habituel. Ils [les hackers] ont réussi à en entrer, à s’insérer dans notre système informatique et ils ont paralysé le réseau. Ils nous demandent une rançon pour obtenir la clé du décryptage», explique-t-il au téléphone.
Les quelque 160 employés de l’UPA ne peuvent plus se connecter au réseau, que ce soit dans les bureaux de Longueuil ou à distance. De plus, 23 organisations clientes du réseau de l’UPA sont également touchées. Il s’agit par exemple de fédérations de spécialité, comme les Producteurs de grains du Québec.
Néanmoins, plusieurs entités ont leur propre système informatique et ne sont pas affectées par l’incident. C’est le cas des Producteurs de lait du Québec et des Éleveurs de Porcs du Québec ou encore du site web du journal indépendant «La Terre de chez nous», précise M. Ross.
«Ils vont être capables de publier le journal la semaine prochaine, mais on avait un cahier spécial pour une exposition agricole, et, lui, les fichiers sont bloqués, précise-t-il. On est en mode plan B.»
Le directeur général assure qu’il n’y a pas d’impact pour les producteurs agricoles dans l’immédiat.
Des experts externes en cybersécurité ont été embauchés par l’UPA pour travailler avec leur équipe informatique pour sécuriser les réseaux et enquêter. Ils cherchent à déterminer l’ampleur de l’incident.
Même si l’UPA n’avait pas subi de cyberattaque de cette ampleur auparavant, M. Ross n’hésite pas à qualifier les pirates de «plaie», alors que plusieurs organisations québécoises se font cibler.
«On est toujours en train de se protéger [des cyberattaques], mais c’est une épidémie, affirme-t-il. Ça prend une intervention internationale. Les gouvernements vont devoir se parler et mettre en place une police du web.»
«On a une protection dans nos villes, dans nos quartiers. Sur internet, on devrait avoir la même protection», ajoute-t-il.
M. Ross déplore qu’il devienne difficile de faire des affaires dans ce contexte, et que les employés subissent ces cyberattaques. Il plaide pour une meilleure réglementation du web.
Plus tôt mardi, Bombardier Produits récréatifs (BRP), à Valcourt, avait également signalé des problèmes de cybersécurité.
L’UPA, une organisation syndicale professionnelle, représente les quelque 42 000 producteurs agricoles ainsi que les producteurs forestiers du Québec.