LA TECHNO PORTE CONSEIL est une rubrique qui vous fait découvrir des plateformes, de nouveaux outils ou de nouvelles fonctionnalités pouvant être implantés facilement et rapidement dans votre quotidien au travail, en plus de démystifier les tendances technos du moment.
NDLR. Cet article fait suite aux deux précédents qui présentaient la tendance du «no-code» et ses limites.
LA TECHNO PORTE CONSEIL. Si iCollective, que Les Affaires vous a présenté récemment, est en mesure d’opérer, c’est grâce au «no-code». Plus spécifiquement, bubble.io(1) a permis à l’entreprise de concevoir son application en très peu de temps et à moindre coût.
«En tant que jeune entreprise sans argent ni fond, le "no-code" nous a sauvés», concède le cofondateur d’iCollective, Guillaume Lett.
Après avoir lancé l’entreprise de manière classique en cherchant des fonds et des développeurs pour conceptualiser sa solution, Guillaume Lett a entendu parler du «no-code» par le biais d’un ami il y a un peu plus de 18 mois.
«On prenait une marche ensemble quand il m’a parlé de bubble.io. Cet ami me disait qu’on pouvait faire du code très facilement», raconte le cofondateur. Arrivé à la maison, il s’est créé un profil gratuitement et a commencé à découvrir l’outil.
«Cela a complètement changé le développement de l’entreprise», admet-il. Il ajoute qu’il a été en mesure de produire une première version en un mois et demi avec l’aide d’un coach expert de bubble.
Avant notre entrevue, Guillaume Lett venait de passer deux jours sur une refondation complète du squelette de son site web, qui est lancé depuis un an déjà.
«Si j’avais dû passer par un développeur, j’aurais dû mettre la clé sous la porte», explique le cofondateur de la startup fondée en 2019.
Des limites, vraiment?
Dans mon précédent article, je vous ai détaillé une série de limites aux outils «no-code», dont le fait qu’il faut s’en tenir à ce que la plateforme propose.
Si Guillaume Lett reconnaît avoir rencontré certaines limites en utilisant bubble.io, il mentionne avoir toujours réussi à passer outre avec beaucoup de temps et de recherche. «Je suis dans toutes les communautés "no-code" qui existent et je pose des questions, précise-t-il. Quand tu as un problème, quelqu’un l’a déjà eu et il a trouvé une solution.»
Curieux de voir ce que pensent les entreprises développant des outils «no-code», j’ai discuté avec Gilles Harvey, directeur des ventes chez ICO Solutions, et Pierre Boulay, président de Procol.
«Il y aura toujours des limites à tout outil informatique, indique Gilles Harvey. Mais je trouve que la limite est rendue pas mal loin avec le "no-code". Et c’est par les limites que les systèmes progressent.»
«Quand tu développes des logiciels, il y a toujours des choses que tu veux ajouter pour répondre à de plus en plus de besoins, renchérit Pierre Boulay. Il ne tient qu’à nous de les ajouter dans notre boîte d’outils pour régler les limites.»
Concernant la cybersécurité, Guillaume Lett n’y voit pas de problème, au contraire. «Je peux décider de bloquer certaines données des utilisateurs comme par exemple, les mots de passe, explique-t-il. Même si je fais une sauvegarde de ma base de données, je n’y ai pas accès, ils sont cryptés.»
Chez InnovaKode, solution «no-code» développée par ICO Solutions, Gilles Harvey mentionne que la sécurité est un élément qui s’est beaucoup amélioré depuis la première version. Il semble donc y avoir un accent mis là-dessus.
Peu connu au Québec
L’une des choses qui est revenue dans l’entretien avec Guillaume Lett, c’est le fait que le «no-code» est peu connu au Québec, lui qui considère cette avenue pratique pour une «petite entreprise en démarrage».
Même son de cloche pour Gilles Harvey, qui définit les solutions québécoises en «no-code» comme «assez vierge». «En parlant avec des gens en technologies de l’information, je m’aperçois que certains ne connaissent pratiquement pas ça, à l’exception de bubble.io», mentionne-t-il.
Ce dernier précise que si la technologie n’est pas nouvelle, le terme demeure assez récent. Il n’a pas eu le même effet sur le marché québécois que l'intelligence artificielle et la chaîne de bloc (blockchain).
Guillaume Lett croit qu’il y a un marché pour ce type de solutions au Québec et qu’il faut le développer. «On voit que ça intéresse les gens et que la demande est là», explique-t-il.
Il précise qu’une start-up avec qui il a discuté utilise dorénavant le «no-code» au lieu de faire développer sa solution à l’étranger et que maintenant ils s’échangent leurs meilleures pratiques.
1. Bubble.io est une plateforme «no-code» qui permet de construire des applications.
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