La croissance économique du Canada a été vigoureuse ces derniers trimestres, mais d'importantes difficultés persistent et la productivité reste bien en deçà de celle observée aux États-Unis, a souligné mardi un responsable de la Banque du Canada.
Dans le texte d'un discours prononcé devant la Chambre de commerce de Sherbrooke, le sous-gouverneur Sylvain Leduc a estimé que la croissance de la productivité pourrait être augmentée en réduisant les barrières auxquelles les futures entreprises à croissance rapide pourraient être confrontées.
Le sous-gouverneur a évoqué un rapport de la Banque mondiale selon lequel le Canada est l'un des pays où il est le plus facile de démarrer une entreprise. Mais il a ajouté qu'il était plus difficile pour les entreprises de croître au-delà d'un certain point.
Environ la moitié des nouvelles entreprises doivent fermer boutique au cours des cinq années suivant leur création, a rappelé M. Leduc. Mais celles qui percent ont tendance à croître très rapidement ce qui leur vaut l'appellation de «gazelle».
« Ces jeunes entreprises transformatrices qui croissent à des vitesses vertigineuses ont de bonnes chances de créer de nouvelles technologies essentielles à la hausse de la productivité, a-t-il expliqué. »
Selon M. Leduc, le récent accord sur le libre-échange avec l'Europe et l'entente conclue plus tôt cette année pour réduire les barrières au commerce interprovincial sont des exemples encourageants pour aider les firmes à croître.
M. Leduc a estimé que la cadence de la croissance économique devrait ralentir au cours des prochains trimestres, tout en précisant qu'elle devrait néanmoins dépasser celle de la production potentielle.
«Nous nous attendons donc à une hausse des entrées et à une baisse des sorties d'entreprises au cours des trimestres à venir», a-t-il indiqué. «De plus, comme les nouvelles entreprises contribuent à faire augmenter la capacité de production de l'économie, une telle hausse pourrait donner lieu à un cercle de croissance vertueux.»
La Banque du Canada a haussé, le mois dernier, son taux d'intérêt directeur pour la deuxième fois cette année, après la vigoureuse performance affichée par l'économie canadienne au premier semestre.
Cependant, le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, a signalé la semaine dernière que l'institution adopterait une approche plus prudente pour les éventuelles hausses à venir du taux directeur.